Précarité, travers du journalisme : le spectacle grinçant de Dorothée Drevon
Albert Londres est une référence. Celui qui fut l'un des premiers journalistes à réaliser des reportages internationaux a servi de modèle à plusieurs générations de journalistes qui rêvent pour la plupart de décrocher le prix qui porte son nom.
Mais du rêve à la réalité quotidienne du reporter il y a un fossé que Dorothée Drevon a voulu mettre enscène dans "Albert Londres, les pigeons et moi".
Reportage : C. Dupeyrat / D. Le Mée / D. Boutmin
A bientôt 40 ans, Dorothée Drevon a elle aussi parcouru le monde pour la presse écrite, la télévision. Mais toujours dans des conditions précaires qu'elle a choisi d'égratigner dans son spectacle. Elle a connu 21 employeurs et signé 34 CDD.
On devient humoriste quand on commence à fatiguer de prendre des baffes dans le métier de journaliste.
"Albert Londres, les pigeons et moi" va au delà de la critique du statut souvent précaire du journaliste. Dorothée Drevon évoque sans concession les interviews truquées, les témoignages bidons.; la journaliste qui appelle son rédacteur en chef pour le prévenir qu'elle était bien la première sur le fait divers mais qu'elle n'a pas pu avoir le témoignage de la victime parce qu'elle était... déjà morte.
Les pires travers de la profession passent à la moulinette de la journaliste nantaise. Un one woman show qui veut faire réfléchir : " Ce serait bien que des patrons de presse viennent voir mon spectacle parce qu'il y en a beaucoup qui s'achètent une chaine de télé, un journal...qui s'amusent un peu à acheter un média et qui mettent une pression financière de dingue sur les directeurs de la publication, les rédacteurs en chef qui sont eux-mêmes obligés de faire travailler leurs journalistes dans des conditions impossibles à tenir pour faire de la qualité".
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