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Jean-Marie Bigard fête ses 30 ans de "grossièreté enfantine"

"C'est difficile de faire un spectacle sur le coude. C'est plus drôle de le faire dans le slip ou sous les bras !" Jean-Marie Bigard, qui s'apprête à fêter ses trente ans de carrière, affiche une trivialité assumée mais préfère revendiquer "une grossièreté enfantine".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Jean-Marie Bigard (2014)
 (JOEL SAGET / AFP)
"Mes détracteurs n'ont jamais vu un seul de mes spectacles. Ils me reprochent d'être le mec qui fait rire avec 'bite, poil, couille'. Ma grossièreté, que je refuse d'appeler de la vulgarité, est très enfantine. Le public, lui, ne voit que mon coeur !", se défend l'humoriste dans un entretien à l'AFP.
Le 23 mai, sur la scène du Grand Rex et en simultané dans 150 cinémas, il tentera de battre son record de 52.000 spectateurs, établi en un seul soir, en 2004, au Stade de France.
Parmi les humoristes préférés des Français, Jean-Marie Bigard a fait de la trivialité son fond de commerce devant des salles pleines où il pulvérise les tabous et le politiquement correct, se gaussant de la critique et des élites qui le méprisent : "À poil, on est tous pareils, avec les mêmes angoisses et les mêmes soucis !"
"Tout ce que je fais me ressemble. Je ne joue pas un personnage, je ne suis pas un concept. Je suis moi", assure-t-il encore, à la veille de ses 60 ans.
"Mon père et mon grand père étaient très grivois. Ils m'ont transmis ça. Je me suis rendu compte qu'il n'y a pas 36 manières de briller ou d'être aimé : être le premier de la classe ou faire rire mes petits copains. Je suis devenu drôle en me cognant dans une porte et comme c'était la porte des 'chiottes', je suis devenu drôle et vulgaire", rigole-t-il.
En 1984, l'année de ses 30 ans, les débuts sont difficiles pour Bigard, tout juste débarqué à Paris sur le tard : le Point-Virgule, tremplin d'humoristes, lui donne sa chance mais les cachets sont maigres. Philippe Bouvard l'auditionne pour son petit théâtre mais ne le retient pas, reconnaissant toutefois son talent d'écriture. Deux ans plus tard, il décolle avec "La Classe" sur France 3.

"Le lâcher de salopes" : sketch féministe
Porté par son style grivois inédit et le succès de ses premiers spectacles, Jean-Marie Bigard squatte trois semaines l'Olympia en 1993, avant le Casino de Paris et le théâtre du Gymnase.
En 1999, il décide de "mettre le paquet" avec "Bigard bourre Bercy" en s'affichant en slip kangourou sur les murs de France. Cinq ans plus tard, il s'offre le Stade de France.
En 2004, Bigard se met les féministes à dos avec "Le lâcher de salopes". "Un sketch outrancier et magnifique ! Toutes les femmes ont compris que c'est contre les hommes, en montrant la 'pitoyabilité' du chasseur quand on remplace le gibier par le beau sexe", justifie-t-il.
L'humoriste, qui a surpris la critique en incarnant un très honorable "Bourgeois gentilhomme" au théâtre en 2006, a créé plusieurs fois la controverse en dénonçant ce qu'il a appelé les "enculés de gauche" et les "enculés de droite", mais aussi en doutant un moment des attentats du 11-Septembre. Dernièrement, il a affirmé que Michel Charasse déchirait les feuilles d'impôts des artistes : "Oui, j'ai dit des conneries. J'ai présenté mes excuses..."
Bigard "regrette" tout autant s'être engagé pour Nicolas Sarkozy et assure qu'il ne le fera plus "pour personne", préférant aujourd'hui militer pour la reconnaissance du vote blanc. Fin 2007, il est dans la délégation présidentielle en visite au Vatican : "J'ai kiffé. C'était un beau moment, une occasion unique. En me présentant, Sarkozy a dit au pape que j'étais un humoriste qui fait rire les gens très... franchement !"
"À 60 ans, je suis arrivé à la fin du deuxième tiers. J'ai deux bébés : pas question que je les lâche avant leur majorité", dit-il avant de confier : "Je jouerai jusqu'à la fin de mes jours, même s'il faut que j'y aille en petite chaise !"

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