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"Elle m'a donné le goût des mots" : Guillaume Gallienne rend hommage à sa cousine, la poétesse Alicia Gallienne

Elle a disparu en 1990, alors qu'elle n'avait que 20 ans. Trente ans après sa mort, les poèmes d'Alicia Gallienne viennent d'être publiés chez Gallimard dans un recueil intitulé "L'autre moitié du songe m'appartient".

Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Guillaume Gallienne, sociétaire de la Comédie Française - 2017 (© PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP)

On connaît le comédien, sociétaire de la Comédie Française et passionné de littérature. On connaît aussi le réalisateur de Maryline ou Les garçons et Guillaume à table. Mais, cette fois-ci, c'est en tant qu'ambassadeur d'un livre puissant que Guillaume Gallienne prend la parole. Un recueil de poèmes écrit par sa cousine, Alicia Gallienne, morte à l'âge de 20 ans. L'autre moitié du songe m'appartient, publié chez Gallimard et préfacé par l'éditrice Sophie Nauleau, est sorti en librairie le 6 février. 

"Le jour de sa mort, j'ai décidé d'être comédien"

Alicia Gallienne a profondément marqué la vie du comédien. Son existence si brève et si intensément vécue a laissé sur lui une empreinte indélébile. "Enfants, nous les cousins, étions tous amoureux d’elle, de son sourire frondeur, de ses cheveux longs et de ses yeux bleus sublimes. Atteinte d’une maladie rare, elle lutte au plus profond d’elle-même, pour la vie qu’elle aime tant", témoigne-t-il dans son émission "Ca peut pas faire de mal" sur France Inter, consacrée aux textes des grands noms de la littérature.

Entre deux lectures de ses poèmes, il ajoute : "C’est le jour de sa mort que j’ai décidé de devenir comédien, afin de transmettre les mots des grands auteurs, dont elle m’a donné le goût." 

L'autre moitié du songe m'appartient, Alicia Gallienne  (Gallimard)
Intérrogé par Jean-Noël Mirande sur le plateau du journal de France 3 Paris Ile-de-France, Guillaume Gallienne parle avec la même ferveur de la jeune femme.

Jean-Noël Mirande : Ce livre est remarquable par la force des textes qui s'y trouvent mais aussi par l'extrême justesse de son auteur. 

Guillaumme Galienne :  Elle était effectivement d’une grande précocité et d’une grande lucidité. Il y a dans ses poèmes une aspiration énorme pour la vie et pour l’amour. Elle a écrit beaucoup pour les deux hommes qu’elle a aimé. Pour ses parents aussi. On sent évidemment une urgence, on sent que la maladie et la fatigue sont présentes et en même temps elle s’émerveille énormément de la vie. Sa poésie est accessible mais aussi extrêmement touchante.

Guillaume Gallienne
Guillaume Gallienne Guillaume Gallienne

J-N. M. : Ces textes sont restés trente ans sans être publiés. Comment sont-ils sortis de l'oubli ?

G. G. :  Un jour de 2018 ma tante, sa mère, Silvita Gallienne m'a appelé pour me demander : est-ce que tu peux faire quelque chose parce que mon frère m’a reproché de ne pas m’être plus battue pour que ces poèmes soient publiés. Je lui ai dit rappelle-toi qu’à la mort d’Alicia on nous avait dit que, vue qu’elle est morte, il n’y aurait pas de suite donc ça n’intéresserait pas les éditeurs.

Je l’ai envoyé à Franck Fertille, mon éditeur chez Gallimard en lui disant : écoutez je n’ai aucune objectivité sur les poèmes de ma cousine mais pouvez-vous me dire s'ils sont publiables ? Il les a fait lire à André Velter, le poète, qui en a lu quelques extraits, il a tout de suite été séduit. L'éditrice Sophie Nauleau s’en est ensuite emparé et on a créé ce livre.  

J-N. M. : Vous animez depuis dix ans l'émission de lecture Ça peut pas faire de mal sur France Inter. La dernière, diffusée samedi 8 fevrier (à écouter ci-dessous), est consacrée aux poèmes d'Alicia. Une lecture aura lieu aussi au théâtre Athénée le 8 mars prochain. 

G. G. : Cette lecture se fera dans le cadre du Printemps des poètes dont le thème cette année est le courage. Comme disait Alicia, le courage c’est renouveler le doute et ça me parle beaucoup. C’est elle qui m’a donné le goût des mots et aussi le goût du doute.

Dans la postface de ce recueil inédit, Guillaume Gallienne écrit "L'amour d'Alicia, c'est un fil qu'elle a tissé de ses mots..." Comme une ardente déclaration à celle qui l'a inspiré.

Réécouter l'émission Ça peut pas faire de mal du 8 février sur France Inter

Le 8 mars au théâtre de l'Athénée (Paris 9e) à 20h30, L’autre moitié du songe. Poèmes d’Alicia Gallienne dits par Guillaume Gallienne et Marina Hands, avec Renaud Capuçon au violon et Guillaume Bellom au piano.

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