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"We love Arabs" : le buzz mérité du Off d'Avignon

Au lendemain du drame de Nice, l'appel à la réconciliation porté par la pièce "We love Arabs" prend toute sa mesure. C'est intelligent, beau, plein d'humour, émouvant ! La création du chorégraphe israélien Hillel Kogan qui allie danse et théâtre, fait, et on s'en réjouit, le buzz à Avignon.
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
We love Arabs de Hillel Kogan
 (DR)

Alors que dans le rang derrière moi une dame déplore l'insouciance du Festival d'Avignon et l'absence de contrôle des sacs à l'entrée, son voisin redoute que le geste d'hier donne des idées à d'autres... La Patinoire (2e lieux du Théâtre de la Manufacture) et ses 130 places est archi bondée. "We love Arabs" fait salle pleine depuis une semaine.

 "On ne peut pas rester insensible à ce qui s'est passé hier soir"

Avant que la pièce ne démarre, un homme s'avance : "On ne peut pas rester insensible à ce qui s'est passé hier soir". Voici quelques mots d'un auteur Belge, Julos Beaucarne : "Il faut s'aimer à tort et à travers".

"Prisonnier des clichés"

"We love Arabs", c'est l'histoire d'un chorégraphe israélien en pleine création, qui se rend compte qu'il a besoin d'un danseur arabe pour sa pièce porteuse d'un message de tolérance et de paix. Mais comment faire quand on est prisonnier des clichés que l'on voudrait dénoncer, quand dans son répertoire téléphonique "il n'y a pas de danseur arabe", "aller chercher dans un Kebab ?"

Avec beaucoup d'esprit et de finesse, Hillel Kogan nous démontre que le chemin est simple mais long à parcourir. Il a la bonne idée de faire appel à un danseur, Adi Boutrous, qui est d'une autre culture… celle du hip-hop.
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A la fois réflexion sur la danse, qui n'est pas une décoration mais bien une recherche d'identité, et charge politique, "We love Arabs" offre des moments savoureux. Lorsqu'Hillel dessine un croissant sur le front de son partenaire pour que l'identification soit plus directe, à la surprise de Adi qui est chrétien ! Quand il veut le cantonner dans une danse folklorique qui échappe complètement au jeune Adi, qu'il l'incite à trouver "l'explosion" dans son corps ou bien à se tenir pieds en l'air tête en bas, parce que nous sommes "identiques mais à l'envers" !
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Réconciliation

Le rapprochement progressif de ces deux corps, qui se découvrent et qui se soutiendront bientôt, dégage une singulière émotion. On repense aux mots de Julos Beaucarne...

Quant à la communion universelle, qui réconciliera les trois religions autour de l'Houmous, on n'en dira pas plus… vous y serez conviés. "We love Arabs" est un de ces spectacles que vous n'oublierez pas.

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