"Rock the Casbah", à Aurillac une bouillonnante création chorégraphique fait voler en éclats les préjugés sur les adolescents
Sur la scène du théâtre d'Aurillac (Cantal), une quinzaine d'adolescents écoutent chacune des recommandations de la chorégraphe Bérénice Legrand, de la compagnie La Ruse. Il faut dire que dans quelques heures, ils danseront ensemble pour la première fois Rock the Casbah. Un projet participatif qui partira en tournée au printemps.
Transe adolescente
C'est un passage obligé, parfois douloureux, parfois silencieux mais rarement apaisé. L'adolescence transperce, bouscule, donne des ailes ou plonge dans un profond abattement. D'un état euphorique lors d'une virée entre copains à la solitude d'une petite chambre, les corps exultent ou retombent en une fraction de seconde.
On a beau se souvenir de cette période chaotique, des états d'âme en forme d'ascenseur émotionnel, des fous rires interminables au fond de la classe, des larmes qui jaillissent en écoutant une musique, ce sont encore eux qui en parlent le mieux.
Alors, pour exprimer encore plus puissamment cette mutation, la compagnie La Ruse a lancé une expérience participative. Une performance publique où l’écriture de la danse, soutenu par une musique live, s’inspire des mouvements de foule.
L'occasion pour les jeunes danseurs amateurs d'extérioriser leur quotidien. "Ça touchait à des questions que je m'étais déjà posées et à des colères que j'avais déjà eues, donc ça m'a tout suite beaucoup intéressée", confie Zoé Jalenques. "J'ai envie de dire à ceux qui vont regarder le spectacle que les adolescents n'ont pas que des défauts mais aussi beaucoup de qualités", ajoute Alveen Traore.
Des ados pas flemmards
Rock the Casbah, pour toute âme punk qui se respecte, c'est le symbole d'une jeunesse révoltée. Un titre mythique sorti en 1982 par les britanniques de The Clash, qui passe en boucle dans les soirées de quinquagénaires, et qui suscite la même envie de vibrer avec son corps.
C'est précisément cette ébullition rythmique qui a inspiré la chorégraphe Bérénice Legrand. "Pour moi il s'agit aussi de mettre du rock dans la casbah, secouer les clichés, secouer notre regard sur cette jeunesse qu'on dit souvent très flemmarde mais que je trouve bouillonnante de vie, avec énormément de choses à nous apprendre", constate la chorégraphe.
Comme la chanson des Clash, Rock the Casbah s'impose comme une énergique boule de feu sur les contradictions de la jeunesse, un hymne à la fraternité et à la résistance.
"Rock the Casbah" par la Compagnie La Ruse 21 février au théâtre d'Aurillac
La troupe se produira ensuite dans plusieurs villes de France.
- le 28 février et le 1er avril 2023 à La Comédie de Clermont-Ferrand,
- le 2 avril au Théâtre d’Aurillac, Scène conventionnée
- le 21 avril sur la scène du Grand Bleu à Lille
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