"Oculus" : Corse et Nouvelle-Calédonie réunies par la danse de Kevin Naran
"Oculus", la première chorégraphie de Kevin Naran réunit sur un même plateau le danseur accompagné d'un musicien et d'un réalisateur qui filme et projette en direct le corps en mouvement de Kevin. Une partition à trois qui embarque le spectateur de la Nouvelle-Calédonie à la Corse, là ouù s'est forgé l'identité du danseur.
Après s'être produit sur son île natale, le Corse d'adoption s'apprête à jouer son spectacle ce soir à l'espace Diamant d'Ajaccio.
Reportage : D. Leoni / Rombaldi Franck.J.T / F. Guichard
Corse, Canaque : le sang mêlé
La performance de Kevin Naran est à la fois chorégraphique et autobiographique. La danse contemporaine explore ici le mouvement propre à exprimer la Nouvelle-Calédonie et son métissage.
Le danseur kanak installé en Corse voit dans ces deux îles de nombreuses parentées. En Océanie se mêlent les influence mélanésiennes, tahitiennes, indonésiennes; un métissage aussi proche que celui qui existe en Méditerranée. Mais Kevin Naran évite le côté folklorique et recherche l'empathie : "J'ai traité la Corse non pas avec des chanteurs mais en relatant la Nouvelle-Calédonie".
Voyage en image et en musique d'un corps en mouvement
Sur le plateau, Kevin exécute une danse en transe où l'énergie s'échappe par le corps, les bras, les pieds et la tête dans un décor organique et minéral. Une sorte de course dansée et rythmée sur des sons de percussions interprétés en live par Jean-Michel Giannelli ."Oculus" est une immersion dans un voyage visuel et subjectif où le réalisateur Jean-Michel Ropers filme et projette en direct ce corps dansant. "Avec mon objectif je trafique, parfois je chope un projecteur et ça fait de la diffraction, ça crée des vagues de lumières, c'est ce que voulait Kévin", explique le réalisateur corse.
Oculus c'est repartir à zéro dans la danse et offrir une sensibilité qui partirait du regard
Kevin Naran
Kevin Naran
Originaire de Nouvelle-Calédonie, Kevin Naran découvre la danse durant ses études de STAPS à Lille, capitale européenne de la culture à cette époque. En mars 2012, il se présente à une audition à Paris pour intégrer la compagnie Creacorsica de Pat O'Bine en quête d'un danseur pour le ballet Traces Vives. Parmis les 42 candidats réunis, Kevin est choisi et tout s'accélère : 20 représentations de Traces Vives au Festival d'Avignon 2013, puis interprète d'un solo jeune public et d'autres évènements en partenariat avec des artistes pluridisciplinaires, intervenant pour des ateliers en milieu scolaire et extra-scolaire... Pat O'Bine propose une expérience professionnelle de la danse riche et intensive lui permettant de construire son identité artistique.
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