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Le festival Suresnes Cités Danse s'ouvre sur une grande fête pour célébrer ses 30 ans

Au théâtre de Suresnes Jean-Vilarla 30e édition du festival "Suresnes Cités Danse" explore la richesse de l'univers du Hip-Hop à travers 17 spectacles proposés du 7 janvier au 13 février. Reportage dans les coulisses du festival, la veille de son ouverture.

Article rédigé par franceinfo Culture - Nisrine Manai
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La troupe de danseurs durant les répétitions du spectacle "Hip Hop Opening" chorégraphié par Bouside Ait Atmane et Saïdo Lehlouh. (DAN AUCANTE / THEATRE JEAN-VILAR)

Au théâtre de Suresnes Jean Vilar, le tintement des coupes de champagnes se mêle aux basses des rythmes Hip-Hop. Ce jeudi soir, la troupe de danseurs sous la houlette des chorégraphes Bouside Ait Atmane et Saïdo Lehlouh répète inlassablement le spectacle Hip Hop Opening qui ouvre la 30e édition du festival "Suresnes Cités Danse" (7 janvier au 13 février 2022).

La troupe de danseurs durant les répétitions du spectacle "Hip Hop Opening" chorégraphié par Bouside Ait Atmane et Saïdo Lehlouh. (DAN AUCANTE / THEATRE JEAN-VILAR)

Et pour célébrer ce trentenaire, l’heure est à la fête ! “L’idée première du spectacle, c’est la célébration autour de la fête, du plaisir de danser”, explique Patrick, danseur de locking reconnu, surnommé P-lock. “Mais souvent, l’idée de la célébration s’accompagne de la danse”, poursuit le multiple champion du monde.

"Fête de la vie"

Pour orchestrer au mieux cette “fête de la vie” et conserver une certaine spontanéité propre au Hip-Hop, les deux chorégraphes, à la tête du Centre chorégraphique national de Rennes, ont observé la spécificité de chaque danseur. “On a fait beaucoup d'ateliers, d’échanges et d’improvisation. À partir de là, Bouside et Saïdo ont tissé leur toile”, raconte P-lock.

Saïdo Lehlouh et Bouside Ait Atmane, à la tête du Centre chorégraphique national de Rennes et chorégraphes du "Hip Hop Opening" du festival. (DAN AUCANTE)

Sur scène, fruits et chandeliers encerclent DJ Sam One et ses platines. Autour du banquet, des danseurs trinquent et bavardent entre deux ondulations. Contagieux, le mouvement se transmet d’un corps à l’autre. Très vite, cette joyeuse maladie s’empare des dix danseurs d'une incroyable souplesse. Les poignets se disloquent, les bustes se tordent et la créativité de chacun s’exprime.

Né d'une rencontre avec Doug Elkins

Le duo de chorégraphes a été invité par Olivier Meyer, le père de ce festival pionnier. Tout commence en 1992, quand le producteur de spectacles croise la route de Doug Elkins à Montpellier. “Quel choc de découvrir ces danseurs chorégraphiés par ce new-yorkais qui mélangeait absolument tout : danse Hip-Hop, contemporaine, classique, folklorique, avec toutes formes de musiques : rock, opéra, musiques urbaines… Doug Elkins m’a fait l’effet d’une sorte de Monty Python américain”, raconte le directeur du théâtre.

La troupe de danseurs durant les répétitions du spectacle "Hip Hop Opening" chorégraphié par Bouside Ait Atmane et Saïdo Lehlouh. (DAN AUCANTE / THEATRE JEAN-VILAR)

Ce n’est pourtant pas la première fois qu'Olivier Meyer assiste à une démonstration de Hip-Hop. Mais cette fois-ci, il est scotché par “l’urgence de danser” qui émane de la troupe. Le producteur décide de les programmer. À leurs côtés, il invitera le célèbre Rock Steady Crew, un groupe de breakdance new-yorkais, ou encore Willy Ninja, pionnier du voguing. En quelques semaines, le festival de "Suresnes Cités Danse" prend forme.

De la rue au théâtre

En ouvrant les portes de son théâtre aux danseurs de rue, Olivier Meyer permet au Hip-Hop de se frayer un chemin vers la scène institutionnelle. “Il y a 30 ans le Hip-Hop dans les théâtres n’existait pas”, rappelle ce dernier.

Si les danseurs sont au départ un peu méfiants, ils finissent par comprendre que le Hip-Hop commence à s’ouvrir à de nouvelles propositions artistiques. Au départ, il fallait chercher les danseurs, aux Halles, à Châtelet, dans les cités. Et puis progressivement, d'un tout petit nombre, les danseurs sont venus beaucoup plus nombreux pour être sélectionnés par les chorégraphes et pour être reconnus sur la scène du théâtre”, se remémore le créateur du festival.

Et ce qui est réjouissant, c’est quand certains danseurs ayant participé au festival deviennent par la suite chorégraphes. Comme Mourad Merzouki, Farid Berki ou encore Ousmane Sy”, s'émeut celui qui invite le Hip-Hop à faire vibrer les sièges rouges de son théâtre depuis plus de trente ans.

Une programmation mêlant spectacles et ateliers

Pour cette édition anniversaire,"Suresnes Cités Danse" a concocté un programme varié et des ateliers. Pour les avides de grand show, le festival a prévu 17 spectacles dont neuf créations originales. Parmi les représentations phares : bien évidemment Hip Hop Opening de Bousid Ait Atmane et Saïdo Lehlouh, Siguifin, une création d’Amala Dianor pour célébrer la diversité et le bouillonnement artistique en Afrique, One Shot d’Ousmane Sy, un spectacle 100% féminin, ode à la singularité, ou encore Casse-noisette revisité à la sauce Hip-Hop par Bianca Li.

Et pour les plus téméraires, la manifestation vous réserve trois ateliers de danse : Samedi 8 janvier de 10 h 30 à 12 h 30 pour les 7 à 9 ans, Samedi 15 et 22 janvier de 14 h à 17 h pour les plus de 14 ans.

Affiche de la 30e édition du festival "Suresnes Cités Danse". (THEATRE JEAN-VILAR)

Suresnes Cités Danse, du 7 janvier au 13 février au théâtre de Suresnes Jean-Vilar.

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