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Le 25e festival de Suresnes s'ouvre par un hommage flamboyant au hip-hop
Il fallait être à Suresnes ce week-end pour voir le thermomètre grimper. Ovation pour le spectacle d'ouverture, "25 ans 25 danseurs", orchestré par Farid Berki. Un réjouissant résumé du chemin parcouru par cette danse née dans la rue : aujourd'hui le hip-hop assimile, parodie, détourne. Mature, spirituel, décomplexé ! Un spectacle qui sera retransmis sur France 3 et Culturebox en février.
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25 danseurs et surprise : autant de femmes que d'hommes. Des femmes joyeuses et féminines qui n'ont plus besoin de singer leurs collègues masculins. Quel chemin parcouru !
Le hip-hop brasse les styles, rit de lui même
Pour emmener la belle équipe, le chorégraphe Farid Berki brasse les styles, se rit de tout avec énergie et bienveillance. "Le hip-hop est capable de rire de lui-même, d'avoir de la fantaisie, ce qu'on rêve d'avoir aujourd'hui dans le quotidien", nous confirme Berki dans les coulisses. "Un hip-hop éternellement jeune, plein de fraicheur, c'est l'esprit que je voulais insuffler à cette soirée, avec des micros hommages à des chorégraphes qui ont présentés leur travail ici : Mourad Merzouki, Pierre Rigal, José Montalvo, Kader Attou…Ensemble et chacun dans sa singularité, on retrouve ainsi Isabelle Clarençon, belle et grande blonde, remarquable de présence, vue dans "Barbe Neige et les tois petits cochons" ou l'incroyable B-Boy Junior, danseur élastique dont les bras font plus que compenser la jambe affaiblie par la polio.
"Un hip-hop affranchi"
Toutes les musiques (de Jean-Sébastien Bach à Frank II Louise et Wax Tailor) sont digérées, détournées. Aux figures les plus flamboyantes du hip-hop viennent se greffer aussi bien le charleston que des mouvements à la West Side Story, sans oublier le "voguing", cette parodie des défilés de mode. A force de se frotter à tous les styles, le hip-hop est devenu incroyablement divers. "C'est une danse qui est totalement hybride et en même temps qui reste elle-même", résume Berki dans un sourire.Le spectacle se termine par la traditionnelle battle, puis chacun vient saluer à la manière des hip- hopeurs en signant sa personnalité avec un petit solo. Heureux, soulagé, Farid Berki rejoint ses 25 danseurs sur scène pour l'ovation finale. "Le festival de Suresnes a révélé des artistes, nourri des chorégraphes contemporains qui sont venus travailler avec des danseurs hi-hop. Cela a créé un mélange totalement inédit, tout en gardant la singularité du hip-hop. Aujourd'hui le hip hop est complètement affranchi", nous souffle-t-il avant de disparaître dans les coulisses.
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