Golden stage, le festival de Hip-Hop à la Villette met en valeur le voguing
À la une de ce Festival de Hip-Hop, le Golden Stage, le voguing s'affiche comme un mouvement, une danse urbaine à part entière. Il a pris racine dans la culture des fameux "balls" américains de travestis à Harlem, puis a explosé dans les années 80 et 90 au coeur des quartiers pauvres, noirs et homosexuels de New York avant de se retrouver à Paris dans les années 2000, défendu par une danseuse de 29 ans, d'origine guyanaise, légende parmi les voguers : Lasseindra Ninja. Madonna a également fait connaitre cette danse dans son clip Vogue.
Loin d'être une simple danse performance ou un divertissement, le voguing est en réalité une culture complexe et codifée. Ne se décrète pas vogueur qui veut. C'est une identité qui a sa construction sociale, son propre langage et une gestuelle bien singulière.
Reportazge : Jean-Laurent Serra
Le documentaire "Paris is burning" a fait connaître le voguing. Réalisé par Jennie Livingstone, le film suit toute une population black gay travestie et transgenre qui s'organise en une véritable communauté. Leurs balls s'inspirent de la mode française, d'où le terme voguing. Ces balls (des sortes de compétitions de danse où s'affrontent plusieurs "houses") offrent un espace de liberté et d'expression à toute une frange de la population américaine stigmatisée. Ici, la danse a un pouvoir d'expression à travers l'enchainement de poses suggestives, de figures, et d'une gestuelle stylisée. "C'est à la croisée entre un défilé de mode et un concours de danse". Lasseindra Ninja, la référence en France, a créé "la scène ballroom" parisienne. Cette danse qui enflame le public permet aux gens de "s'épanouir car ils peuvent s'inventer, jouer des normes, s'amuser avec leur corps et se montrer fiers d'être différent".
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