Arte Flamenco : Barullo et Patricia Guerrero, le nouveau souffle
Le flamenco est composé de deux grandes catégories : le flamenco traditionnel et le flamenco moderne. À la croisée des chemins, l'un des plus grands festivals dédiés à cette danse hors de l'Espagne propose une programmation prenant le contre-pied de cette distinction. Le festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan se place cette année entre tradition du flamenco "puro" et réinterprétation du genre. Deux artistes incarnent parfaitement ce renouveau : Juan Antonio Hernández Montoya surnommé "Barullo" et Patricia Guerrero.
France 3 Aquitaine S. Delalot / L. Tachon / B. Chague
Barullo, un danseur qui fait du bruit et qui bouge les codes
Juan Antonio Hernández Montoya est indéniablement un artiste qui souhaite faire bouger les codes de sa danse. Baigné par le flamenco gitan, il est issu d'une lignée reconnue de danseurs. Appartenant à la famille des Farruco, il débute dans la danse à 5 ans à Séville aux côtés de son grand-père Farruco. Il intègre les spectacles de cette famille dès ses 11 ans avant d'obtenir une place de soliste qui l'emmènera sur les plus grandes scènes du Monde.Barullo, c'est d'abord un héritage familial pour une danse qui oscille entre sobriété et élégance. Ses influences gitanes viennent se mêler à la danse macho. Par son spectacle "Cara y Cruz", Pile et face qu'il interprètera ce vendredi, il compte reconquérir et renouveler le flamenco. Cette danse est marquée par la souffrance d'un peuple qui a dû se battre pour gagner sa reconnaissance. Contre cette idée de castes sociales, Barullo surprend en amenant ces questionnements dans sa danse pour réconcilier flamenco traditionnel et moderne.
Patricia Guerrero et le flamenco fantasque
Sandrine Rabassa, directrice artistique du festival Arte Flamenco souhaitait montrer un flamenco joyeux et énergique propre à ses origines. Toujours dans cette volonté de renouveler cette danse, elle incorpore la notion de recherche chorégraphique avec la venue de Patricia Guerrero, présentée comme la future reine du flamenco. Elle viendra présenter son spectacle "Catedral", aux origines classiques, populaires ou sud-américaines. Un spectacle qui n'est pas figé puisqu'il évolue de représentation en représentation, la danseuse n'étant jamais pleinement satisfaite.Il évolue, se sculpte jusqu'à ce que les personnages soient totalement aboutis. Depuis la première, j'ai adoucie ou renforcé certains détails. Il n'y avait que l'intention, maintenant il y a la création.
Patricia Guerrero Plus grande danseuse de sa génération d'après les spécialistes, Patricia Guerrero n'a que vingt-sept ans et déjà elle impressionne par son élégance et ses expérimentations dans cette danse. Sandrine Rabassa confessait d'ailleurs avoir été "impressionnée une semaine avant le festival de Mont-de-Marsan malgré le fait de voir énormément de spectacles". Ce spectacle "Catedral" fait référence à la place des femmes lors de l'inquisition espagnole. Par son exploration chorégraphique et métaphorique, entre danse et chants lyriques, Patricia Guerrero fait cohabiter des univers différents pour montrer une joie de vivre et la libération des femmes.
Aujourd'hui, le flamenco est en pleine évolution. Il n'est plus seulement ancré dans la tradition. De nombreux danseurs se le réapproprient, l'explorent et l'exploitent. Pour cette cohabitation entre traditions et modernité, le festival Arte Flamenco contribue à l'ouverture de ce genre. Et comme un public de plus en plus nombreux semble s'y intéresser, la programmation du festival propose de nombreux spectacles gratuits dont l'interprétation flamenca du Petit Prince.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.