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Alonzo King envoûte la maison de la danse de Lyon avec deux pièces inédites

A l’occasion de sa tournée internationale, le chorégraphe américain, Alonzo King et son "King Lines Ballet" présente en France plusieurs spectacles inédits. Il s’est arrêté quelques jours à la maison de la danse de Lyon avec "Meyer" et "Writing Ground", provoquant l’émoi du public.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
"writing Ground" par le King Lines Ballet
 (France 3 / Culturebox)

Alonzo King fonde en 1982 à San Fransisco sa troupe le "King Lines Ballet" avec une douzaine d’interprètes. Son style est celui de la précision du geste classique selon une conception résolument moderne. Formé à l’école de la danse classique, grand admirateur de Balanchine chez qui il puise le retour à la technique traditionnelle de base, la pureté des lignes, la rapidité d'exécution et la dynamique, Alonzo King s’est ensuite largement nourri de ses contemporains. 

Créés à l’occasion des trente ans de la compagnie, les deux ballets présentés par le prestigieux chorégraphe font écho aux déréglements climatiques de notre planète et invitent le spectateur à la découverte de l'orient.
Le King Lines Ballet que dirige Alonzo King depuis 1982 est l'une des compagnies de danses contemporaines américaines les plus reconnues du moment
 (IP3 PRESS/MAXPPP)


Le jazz point de rencontre entre le classique et le moderne
« Meyer », la première pièce proposée dans le cadre de cette soirée exceptionnelle, s’ouvre sur un solo exécuté par l’une des danseuses virtuoses de la compagnie, Meredith Webster. La peau blanche et l’habit virginal de la jeune femme invitent au recueillement, à l’écoute, à la contemplation...dans le silence.

Mais de silence, il n’est nullement question. En fond de scène, un rideau d’eau ininterrompu rythme les pas des danseurs. Alternant entre le continu et le discontinu, l’eau est accompagnée par la partition du compositeur-contrebassiste Edgar Meyer. Ou serait-ce l’inverse ? Les filets d’eau qui frappent le sol s’accordent avec la contrebasse, le violon et le violoncelle, pour porter au firmament.

David Harvey et Meredith Webster dans "Meyer"
 (Angela Sterlong)


La pièce d'une quarantaine de minutes, alterne solos et duos exécutés à la perfection, avec un moment sublime quand les douze danseurs offrent leur corps à la pluie battante, occupant tout le plateau, avec une énergie douze fois décuplée. Une image magique qui restera dans les têtes.

La chorégraphie d’Alonzo King, pointue et précise laisse néanmoins place à la liberté d’interprétation, à l’improvisation des danseurs. Pour le chorégraphe il est important que “l’originalité de l’esprit n’ait aucune crainte de l’inconnu ». Il dit aussi : «Les danseurs habitent des idées. Ils sont le rythme et la respiration des idées rendues visibles. Les mots nous transportent au-delà des mots, aucun ne peut être prononcé sans le mouvement d'une pensée...»
 


Le corps et l’esprit : les fondamentaux 
« Writing Ground », la seconde pièce s’appuie sur le texte de l’écrivain irlandais Colum McCann. Elle emporte le spectateur dans un univers quasi mystique. La partition musicale composée de chants sacrés, explore toutes les richesses offertes par les musiques traditionnelles juives, chrétiennes, musulmanes et tibétaines. Au cœur de la chorégraphie, la musique juive qui accompagne les sept danseurs : un chœur d’hommes qui fait coexister le subtil et le viril.

La soirée s’achève dans une communion unique autour du chant spirituel des moines tibétains, un doux murmure lancinant. Les hommes élèvent le corps fragile de Yujin Kim pour le magnifier. Un ballet puissant, dans lequel les douze étoiles étincelent. Quant à Alonzo King, il était sans conteste le roi, de ce fastueux royaume.


Avec les danseurs : Robb Beresford, David Harvey, Courtney Henry, Ashley Jackson, Babatunji Johnson, Yujin Kim, Michael Montgomery, Caroline Rocher, Jeffrey Van sciver, Meredith Webster, Keelan Whitmore, Kara Wilkes


«Meyer » et «Writing Ground » par le Alonzo King Lines Ballet en tournée exceptionnelle en France jusque la fin 2013. Durée du spectacle : 01h40 (entracte compris)

A la Maison de la danse de Lyon jusqu’au 29 novembre 2013
A la Coursive de La Rochelle du 3 au 5 décembre 2013
A l’Opéra de Rouen le 9 décembre 2013
A Paris au Théâtre National de Chaillot  ET sur Culturebox Live du 11 au 14 décembre 2013 pour la pièce « Constellation »
Au Silo de Marseille le 19 décembre 2013


 

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