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Sous le charme d'"Un Américain à Paris" au Théâtre du Châtelet

On passe un délicieux moment avec cet "Américain à Paris", première adaptation scénique du film de Vincente Minnelli, dont cette fois la mise en scène est signée par le chorégraphe Christopher Wheeldon. Une création mondiale s'il vous plait, sous les ors du Châtelet avant même d'être jouée à Broadway.
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les étoiles Robert Fairchild et Leane Cope dans "Un Américain à Paris"
 (Angela Sterling)
Une re-création

On peut parler à propos de cette version scénique d'une re-création. Parce que l'action se situe ici juste à la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945) plutôt que déjà dans l'après-guerre (dans la version filmée). Une période de transition qui rend plus vraisemblable l'intrigue : une jeune femme, fille de résistant, tiraillée entre trois hommes tombés fous amoureux d'elle, Jerry le soldat américain, Adam son compatriote compositeur et Henri, le fils français de bonne famille. Il y a aussi des chansons de Gerswhin qui ne figuraient pas dans le film de Minnelli, ainsi que des versions instrumentales, dont le "Concerto en fa" et la "Seconde Rhapsody" qui nourrissent la merveilleuse partition du spectacle. 

Reportage : D.Poncet, JC.Duclos, JP.Frescaline, R.Morez
Le rideau s'ouvre et d'emblée on est séduit par les décors, une vision poétique de Paris combinant projection vidéo d'une ville dessiné au fusain et panneaux coulissants. Au début le noir et blanc, les tonalités sombres accompagnent la fin de la guerre, les files d'attente pour obtenir de la nourriture, le marché noir, l'espérance du retour des soldats.

Signée Bob Crowley, la scénographie permet des changements de décors à vue, rapides et vraiment éblouissants. Ils donnent un rythme fou au spectacle, renforçant l'alchimie qui existe déjà entre la musique et la danse.

Wheeldon ne s'interdit rien, mêlant ballet d'esprit classique, danse d'inspiration Broadway, musique symphonique et chansons de boites de nuit. Le tout porté par un orchestre de dix neuf musiciens qui jouent comme s'ils étaient soixante.

Le plaisir de la danse

Mais bien sûr ce sont tout de même la danse, les mouvements dansés qui l'emportent. Wheeldon pour incarner Jerry et Lise (interprétés par Gene Kelly et Leslie Caron dans le film) a choisi deux étoiles : Robert Fairchild (du New York City Ballet) et Leanne Cope (du Royal Ballet de Londres). 
Une évocation poétique de Paris
 (Angela Sterling)
Elle, Leane Cope a la fraicheur et une frimousse qui évoque irrésistiblement Leslie Caron. Lui, Robert Fairchild, prend un peu plus de temps à nous faire oublier Gene Kelly mais il y parvient par son énergie et sa joie de danser.

Les deux héros sont entourés d'une troupe inspirée, parmi laquelle Rebecca Eichenberger, qui prête sa jolie voix claire au rôle d'Olga, la riche héritière américaine qui s'éprend de Jerry

On a particulièrement aimé la séquence de ballet de la fin du premier acte, qui se déroule sur le thème de la Seconde Rhapsodie pour piano et orchestre. Charmant aussi "Fidgery Feet" (Je ne tiens plus en place), au début de l'Acte II. Et bien sûr l'enchanteur ballet final qui célèbre dans une explosion de couleurs les deux amours de Jerry, celui pour Lise et celui pour la capitale française .

Un coup de chapeau à Jean Luc Choplin, l'inventif et dynamique directeur du Châtelet qui a eu l'idée de s'associer à deux producteurs de Broadway pour monter ce joli spectacle. Si l'on en croit  l'applaudimètre, il devrait rapporter quelques royalties lorsqu'il se jouera de l'autre côté de l'Atlantique !

Dernières répétitions : V.Gaget, G.Beaufils, P.Touileb, M.Semerjian
"Un Américain à Paris" au théâtre du Châtelet
Du 22 novembre au 9 décembre : previews. Du 10 décembre au 4 janvier 2015.
1 Place du Châtelet, Paris Ier
Tél : 01 40 28 28 28

Avec Robert Fairchild, Leanne Cope, Veanne Cox, Jill Paice, Brandon Uranowitz, Max von Essen, Victor J.Wisehart, Scott Willis, Rebecca Eichenberger


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