Battle de rap sur fond de révolution américaine : Hamilton, la comédie musicale qui fait un carton à Broadway, arrive sur Disney +

En écrivant Hamilton, Lin-Manuel Miranda ne se doutait sûrement pas du succès fulgurant qu’aurait cette comédie musicale plongeant dans l’histoire de l’Amérique. Pourtant depuis 2015, Hamilton cartonne. Obtenir un siège pour y assister à Broadway semble relever de l'impossible, les spectateurs pouvant débourser jusqu’à 1000 € pour un billet. Le vendredi 3 juillet, une captation d’Hamilton – filmée en 2016 à New-York avec la troupe d'origine – est enfin arrivée sur Disney +. Seul bémol, les sous-titres ne sont pour l’instant disponibles qu’en anglais.  

Un des pères fondateurs des États-Unis 

Pour les fans, la surprise était bonne. Début mai, Disney + annonce avancer la sortie de la version filmée d’Hamilton d’un an (ce qui explique l'absence temporaire de sous-titres français). À l’origine, elle ne devait arriver sur la plateforme de streaming qu’en 2021. L’idée est de pallier le manque de tournage ou de sorties cinématographiques dû à la crise du coronavirus. Mais surtout, la date du 3 juillet n’est pas anodine : il parait idéal de sortir une comédie musicale sur la révolution américaine, la veille de la fête nationale des États-Unis, le 4 juillet.

Hamilton raconte l’histoire d’Alexander Hamilton, un des pères fondateurs des États-Unis, un orphelin des Îles Vierges (Antilles), fils de prostituée, qui débarque en 1772 à New-York. La comédie musicale est divisée en deux actes : le premier suit Alexander pendant la guerre d’indépendance contre le Royaume-Uni, le deuxième raconte son rôle de trésorier pendant, notamment, la présidence de George Washington. Entre trahisons et scandales, la vie d'Alexander était mouvementée.

C’est une véritable fresque de l’histoire américaine que Lin-Manuel Miranda a écrite et composée, en s’inspirant d’une biographie d’Alexander Hamilton de l’historien Ron Chernow. Depuis son arrivée sur les planches en 2015, la comédie musicale a attiré les foules à Broadway avant de s’implanter également à Chicago et Londres. En 2016, elle décroche 11 Tony Awards (la cérémonie récompensant le théâtre américain), une véritable consécration.

Entre rap, hip-hop et RnB  

Plusieurs ingrédients font la réussite d’Hamilton. Cette comédie musicale est audacieuse et surtout très moderne, reprenant des genres musicaux qu’Alexander Hamilton était loin d’écouter. Pendant 2h40, les comédiens ne s’arrêtent pas de chanter, tous les dialogues sont rapés à un débit endiablé. Du rap donc mais aussi du RnB et du hip-hop. Une réunion du Cabinet américain réunisssant les secrétaires d’Etat, se transforme ainsi, en battle de rap entre Alexander Hamilton et Thomas Jefferson.  

En plus d’une bande son entrainante, Hamilton marque les esprits par son casting d’une diversité rare à Broadway. Lin-Manuel Miranda, lui-même ayant la double nationalité américaine-portoricaine, a mis un point d’honneur à engager presque exclusivement des personnes noires, latinos ou asiatiques. George Washington, Thomas Jefferson ou encore le Marquis de la Fayette, historiquement blancs, sont ici joués par des comédiens noirs. Le roi anglais George III est l'un des rares rôles interprêtés par un blanc.

Son créateur aime décrire Hamilton comme "L’histoire de l’Amérique de l'époque, racontée par l’Amérique d'aujourd'hui." Les États-Unis ont été construits par des immigrés, ce que Lin Manuel Miranda souhaite rappeler. "Les immigrés font avancer les choses" chantonnent les comédiens. Un appel à la diversité d’autant plus d’actualité que le mouvement #BlackLivesMatter se fait entendre aux États-Unis. Les manifestants antiracistes arborent souvent des pancartes reprenant des paroles d’Hamilton. Cinq ans plus tard, la comédie musicale est plus que jamais dans l'ère du temps.