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Un échiquier humain dans la série "Hunters" : le musée d'Auschwitz craint que cette scène de fiction encourage les négationnistes

Le musée d'Auschwitz déplore que la série "Hunters", sur des chasseurs de nazis dans les années 1970, ait imaginé des scènes qui n'ont jamais existé.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Al Pacino en chasseur de nazis dans la série "Hunters" (© Christopher Saunders / Amazon Studios)

Hunters, la série produite par Amazon qui met en scène des chasseurs de nazis dans les années 1970, contient des scènes historiquement fausses, a déploré le mémorial du camp de la mort d'Auschwitz, qui craint que cela encourage les thèses négationnistes.

"Auschwitz était rempli de douleurs et de souffrances atroces, documentées par les récits des survivants. Inventer un faux jeu d'échecs humain pour (la série) Hunters n'est pas seulement une bêtise dangereuse et une caricature. C'est aussi une invitation aux futurs négationnistes. Nous honorons les victimes en préservant l'exactitude des faits", a écrit sur Twitter le musée d'Auschwitz (Pologne).

Le message était accompagné d'une photo tirée de la scène en question, montrant des prisonniers d'Auschwitz sur les cases d'un échiquier géant.

Une série inspirée des comics de super-héros

A rebours de mini-séries historiques, Hunters puise son inspiration directement dans les comics de super-héros, et lorgne du côté de Tarantino version Inglourious Basterds (2009). Al Pacino y incarne Meyer Offerman, un riche New-Yorkais rescapé d'Auschwitz, à la tête d'un gang de chasseurs de nazis.

La série a commencé à être diffusée sur la plateforme de vidéo à la demande d'Amazon vendredi.

Le créateur de la série, David Weil, a répondu lundi aux critiques du mémorial d'Auschwitz, mettant en avant le fait qu'il s'agissait d'une oeuvre de fiction. Hunters a beau "être inspirée d'événements réels", "ce n'est pas un documentaire. Et ça n'a jamais prétendu l'être", écrit-il dans un communiqué transmis à l'AFP.

L'auteur défend un "événement fictionnalisé"

L'auteur, qui souligne avoir visité le camp de concentration où sa grand-mère a été déportée, qualifie la scène du jeu d'échecs d'"événement fictionnalisé". Pour lui, cette scène était importante afin de "montrer le sadisme et la violence extrêmes commis par les nazis contre les Juifs et les autres victimes" et ainsi "contrer le révisionnisme".

Après avoir occupé la Pologne au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie a créé en 1940 le camp d'Auschwitz-Birkenau, où plus d'un million de juifs de toute l'Europe et 100 0000 non-juifs ont été assassinés. Ce camp, celui où le nombre de morts a été le plus élevé, faisait partie d'un vaste réseau de camps de la mort à travers l'Europe mis en place dans le cadre de la "Solution finale" ordonnée par Adolf Hitler et son régime, en vue du génocide d'environ 10 millions de juifs européens.

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