"Emily in Paris", "Lupin" : le ciné-tourisme prend de l'ampleur à Paris et accélère la notoriété des villes françaises

Le phénomène s'est largement amplifié depuis 2018 du fait de l'explosion des séries sur les plateformes de streaming.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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Lily Collins dans la saison 1 de la série Netflix "Emily in Paris". (NETFLIX)

Près de huit touristes étrangers sur dix ont eu envie de visiter Paris après avoir regardé une fiction tournée dans la capitale française, soit six points de plus qu'en 2018, constate la deuxième étude du Centre national de la cinématographie (CNC) sur le "ciné-tourisme" publiée ce jeudi 18 janvier. Pour un sondé sur dix, c'est même l'élément déclencheur et la raison principale de leur venue en France.

Dans la moitié des cas, les séries Emily in Paris (38%) et Lupin (11%) ont à elles seules motivé les curieux, sélectionnés parmi les six nationalités les plus représentées dans la capitale. Menée avec le groupe Ifop, cette étude vient confirmer, d'après le CNC, l'augmentation du "ciné-tourisme" à Paris et en France, qui consiste à aller découvrir la ville ou le lieu de tournage d'une fiction.

"Booster la notoriété des villes"

Si ce phénomène n'est pas nouveau, "il s'est largement amplifié" depuis 2018, en parallèle de l'explosion des plateformes de streaming, explique Cécile Lacoue, directrice des études du CNC, contactée par l'AFP. Pour elle, il s'agit d'un "levier très intéressant pour développer le tourisme" et "booster la notoriété des villes".

À Paris, un touriste étranger sur deux a regardé Lupin, blockbuster français avec Omar Sy dans le rôle d'un gentleman-cambrioleur. Vient ensuite Emily in Paris, sur les péripéties d'une jeune Américaine dans le milieu du luxe parisien, visionnée par 44% des sondés. Deux séries produites par la plateforme américaine Netflix, bien plus populaires à l'étranger que les séries françaises (Versailles, Marie-Antoinette, Dix pour cent), d'après l'étude.

En revanche, "l'exposition aux œuvres françaises est meilleure en 2023 qu'en 2018", passée de 81 à 86%, se félicite Cécile Lacoue. Un visionnage facilité par les plateformes audiovisuelles, devenues le premier moyen d'accès aux fictions françaises pour les touristes étrangers, loin devant la télévision et le cinéma. Ainsi, 41% des voyageurs interrogés ont regardé la comédie dramatique Intouchables et 37% le fantasmagorique Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. Mais les blockbusters américains Da Vinci Code, Mission Impossible: Fallout ou Le diable s'habille en Prada, localisés en partie à Paris, devancent toujours de peu les longs métrages français.

Le "ciné-tourisme" concerne aussi les Français : 22% des sondés disent avoir voyagé dans l'Hexagone après avoir regardé une fiction française, comme Bienvenue chez les Ch'tis ou Plus belle la vie. Des comportements qui peuvent favoriser le surtourisme, "très ciblé et lié à des effets de buzz", note Cécile Lacoue. Déjà existant dans la station balnéaire normande d'Étretat, le phénomène s'est accru avec la série Lupin, où elle a été en partie tournée. En été, 10 000 touristes affluent chaque jour dans cette ville de 1 200 habitants.

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