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Régis Wargnier a filmé "une relation extraordinaire entre bourreau et victime"

"Le Temps des aveux" sort sur les écrans français ce mercredi. Ce film de Régis Wargnier est inspiré de l’histoire vraie de l’anthropologue François Bizot et du livre qu’il en a tiré, "Le Portail", récit de son arrestation puis de sa détention par les Khmers rouges en 1971. Son geôlier s’appelle Kang Kek Leu, surnommé Douch, il deviendra le tortionnaire du tristement célèbre camp S21.
Article rédigé par franceinfo
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  (© Les Films du Cap – Gaumont)

 ″Ce qui m’a retenu dans le livre, c’est cette relation extraordinaire entre bourreau et victime. Ce qui était inscrit dans l’histoire de leur relation c’est que Douch allait faire avouer à Bizot des crimes qu’il n’avait jamais commis, qu’il allait le torturer et un jour l’exécuter. Puis ils se sont approchés si près l’un de l’autre que cette fatalité s’est arrêtée, car chacun chez l’autre a vu une part d’humanité. Ils ont noué un vrai contact.

Le film, tourné en continuité et en chronologie, montre l’évolution complexe de cette relation.

"Bizot aurait préféré voir un bourreau, mais derrière le bourreau il a vu l’homme, c’est une vraie interrogation avec laquelle il vit."

Soutenu par le cinéaste Rithy Pan, lui-même victime du régime Khmer Rouge, Le Temps des aveux a été accueilli favorablement lors de son avant-première au Cambodge : "La salle était tendue et la première réaction, avant la joie, a été le soulagement, qu’on ait raconté les choses comme ça. Il est important de dire que ce sont des hommes qui ont fait ça, cela nous oblige certainement à la vigilance ."

"La question de Bizot c’est : dans d’autres circonstances, qui que l’on soit, est-ce qu’une idéologie ne vous amènerait pas un jour à passer de l’autre côté ? C’est un débat sans fin, mais qui mérite d’être posé."

 

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