Provocations et poncifs à la chaîne pour "Love", le dernier film de Gaspar Noé
Love parle d'amour. L'amour cru, le désir et le sexe, au gré des souvenirs de Murphy qui se remémore pendant deux heures sa passion sauvage avec Electra. Gaspar Noé filme la mélancolie, le désespoir et le glauque. Entre deux scènes de sexe non simulées, c'est un long monologue de son personnage principal que le réalisateur propose. Interrogations sur l'amour, sur sa vie aujourd'hui avec une femme qu'il n'aime pas et un bébé arrivé par hasard, regrets... Très vite, le propos devient lassant, pontifiant souvent. Trop de pseudo-philosophie qui dessert la réalisation soignée.
Avec Love , Gaspar Noé joue la provocation, notamment en usant de la 3D, procédé ici superflu, si ce n'est pour se faire plaisir avec un plan d'éjaculation au plus près... Le réalisateur, hué à Cannes pour son film Irréversible et sa scène de viol en 2002, n'a pas réitéré son coup. Interdit aux moins de 16 ans puis re-visionné après demande de la ministre de la Culture, pour aboutir au même résultat, après une fronde des syndicats de professionnels. La déception de Love est à la hauteur de l'attente, qui tient plus à la réputation sulfureuse de Gaspar Noé qu'au film en lui-même.
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