Place des Terreaux : l'artiste Buren envisage de porter plainte contre la ville de Lyon
Il accuse la mairie de négligence, alors que la place, réaménagée en 1994, se dégrade au fil du temps.
En 1994, il avait réhabilité la place des Terreaux, en compagnie de l'architecte Christian Drevet. Plus de vingt ans après, l'artiste Daniel Buren ne décolère pas contre la mairie de Lyon, accusée de négliger ses 69 petites fontaines alignées sur un revêtement en pierres blanches, noires et grises, créant un effet de miroir.
"Ecœuré" par "l'état d'abandon" des lieux, il menace même de lancer "une action en justice", dans un entretien accordé au Progrès, mardi 18 août. "On se fiche de ma figure depuis quinze ans, il faut arrêter. L'image que l'on donne de cette place et de la ville est horrible", résume l'artiste, également célèbre pour ses colonnes, à Paris.
"Ce truc-là est de plus en plus innommable"
Dès 1995, l'œuvre avait présenté des dysfonctionnements, avec des débordements d'eau et des affaissements de pierre. Puis des camions ont peu à peu utilisé la place pour stationner, alors qu'elle est, en théorie, interdite aux véhicules. Selon Daniel Buren, cela dérègle "la planification des granits", d'autant que la circulation des bus sur le pourtour aggrave la situation. "De jour en jour, ce truc-là est de plus en plus innommable. C'est désastreux pour moi."
Selon Daniel Buren, pourtant, le maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, lui avait assuré en 2008 que la réfection de la place était inscrite au programme de son mandat. Jointe par l'AFP, la ville de Lyon précise que le réaménagement de la place est bien prévu, mais qu'il faut au préalable restaurer la fontaine Bartholdi, déplacée par Daniel Buren sur un côté de la place. Celle-ci sera démontée en décembre. "C'est seulement à l'issue de cette opération délicate que pourront être envisagés les travaux de reprise de la place elle-même."
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