Paris Hilton sort un nouveau single (et vous n'imaginez pas tout ce qu'elle fait dans la vie)
A 33 ans, Paris Hilton se construit un empire, tapi dans l'ombre médiatique. La preuve avec ce CV, réalisé à l'occasion de la sortie de son nouveau single.
Tel un instantané pris dans le vide intersidéral, cette photo de l'actrice Lindsay Lohan (à gauche), de la chanteuse Britney Spears (au centre) et de la people Paris Hilton (à droite), résume l'année 2007. Une époque lointaine, aussi appelée "début de la fin" par les pessimistes : soit le moment où "être célèbre" est devenu un job à part entière. Sept ans plus tard, en juillet 2014, la première s'occupe comme elle peut, portant plainte contre un personnage de jeu vidéo, pendant que la seconde égrène ses vieux tubes dans un casino de Las Vegas. Et la troisième, la riche Paris, que devient-elle, elle, dont les qualifications demeurent un mystère ?
Mardi 8 juillet, elle a annoncé sur Twitter la sortie de son nouveau single. Suivront un clip et un album, promet-elle aux quelque 12,3 millions de personnes assez concernées pour la suivre sur le réseau social. N'en déplaise à ceux qui martèlent encore que l'héritière people n'a jamais rien fait de sa vie, la collectionneuse de chihuahuas traitée de "stupide pute trop gâtée" dans la série South Park, affiche en réalité un CV long comme le bras.
2003 à 2013 : artiste maudite à Télévision
Elle s'est fait connaître à l'écran dans son émission de téléréalité "The Simple Life", en 2003, ou la même année dans "Une nuit dans Paris" (non, pas la ville), une sex tape. Actrice sans prétention, elle se distingue en obtenant le Razzie Award du pire second rôle de l'année 2006 dans La Maison de cire, et apparaît en 2013 dans Les Ch'tis à Hollywood. Comment peut-on signifier plus clairement son manque d'ambition en matière de comédie ? Car le vrai rêve de Paris Hilton, c'est la musique.
2006 à aujourd'hui : artiste maudite chez Musique
Sa carrière a plutôt mal commencé. En 2006, au sommet de sa médiatisation, elle sort Paris, son premier album. Hormis un single vaguement apprécié au Canada et en Grande-Bretagne, l'album frôle péniblement le seuil des 200 000 exemplaires vendus à travers le monde. Sa tentative musicale, largement méprisée par le milieu, donne même lieu à un détournement du street artist Banksy. Dans la nuit, il installe chez des disquaires britanniques de faux albums : entre autres détournements, "il substitue les titres originaux des morceaux par d'existentielles interrogations 'Pourquoi suis-je célèbre ?', 'Qu'ai-je fait ?', 'A quoi je sers ?'", écrit Libération. Un acte visant à dénoncer la "vacuité du star system."
Mais elle n'abandonne pas. En 2013, elle signe sur le label du rappeur Lil Wayne, le bien nommé Cash Money Records. Son premier single, Good Time, en duo avec l'artiste sus-cité, fait de nouveau un flop. Non pas que la marchandise soit moins tolérable qu'un hit d'Avicii ou de David Guetta.
Là réside tout le talent de Paris Hilton : insultée et moquée par toute la scène dance et électro après un DJ set catastrophique au Brésil, en 2012 (y compris par son petit ami d'alors, le DJ Afrojack), la people parvient à décrocher des "piges" de pro. Pour le deuxième été consécutif, elle mixera au mois d'août à l'Amnesia, à Ibiza. Ses soirées "mousse et diamants", ainsi que ses diverses prestations à Las Vegas et ailleurs, lui rapporteraient chacune entre 100 000 et 350 000 dollars l'heure, selon une source proche de la jeune femme, citée par le Dailymail (en anglais). Si elle est loin de figurer, comme elle l'a prétendu au micro de TMZ, parmi les cinq DJ les mieux payés au monde, elle est sans doute la mieux cachetonnée des mauvais animateurs de soirées.
2004 à aujourd'hui : icône du "cheap", avec expérience en parfumerie, mode et maroquinerie
Si elle lutte avec le sens du rythme, Paris Hilton a bien hérité de la bosse du business. Dès 2004, elle a compris que son temps indécent de surexposition médiatique faisait d'elle une marque à laquelle il ne manquait que les produits. Va pour le parfum. Depuis ses débuts, elle a sorti plus d'une dizaine de fragrances. Loin des boutiques de luxe, ses Siren Spray, Just me, Heiress ("héritière") ou encore Fairy Dust Spray ("poussière de fée") s'achètent pour quelques dollars au supermarché, chez Target et Walmart notamment. En juin, Forbes (en anglais) rapportait que son business olfactif pesait pas loin de 2 milliards de dollars. Le site Celebrity Networth évaluait, quant à lui, qu'avec ses diverses activités, Paris Hilton s'était constituée un pactole de 100 millions de dollars.
Plus surprenant, l'entrepreneuse détient plus de 45 boutiques dans 40 pays, et prévoit d'envahir en 2014 la Chine, avec 200 points de vente, et l'Inde (50), explique-t-elle à Elle.com. Lunettes de soleil basiques, tee-shirts à message "J'ai fait la fête avec Paris Hilton", chaussures... Sa collection, toujours abordable, voire cheap, tranche avec le mode de vie luxueux de l'héritière des hôtels Hilton. Toujours largement déconnectée du commun des mortels, elle assure encore "prendre parfois des avions de ligne, quand il le faut". Mais à la différence de la gamine qu'elle était en 2003, elle clame son amour pour le prêt-à-porter tout public d'H&M et de Topshop, explique Elle.com (en anglais). Elle boude même parfois les créateurs pour parader avec les sacs à main de sa propre collection, vendus une centaine de dollars soit, en "monnaie Hilton", le prix d'une barre de céréales.
"Je m'attends à vieillir avec ma marque, explique-t-elle à Forbes. Quand je serai maman, d'ici quelques années, j'aimerais développer une ligne de vêtements et de livres pour enfants." Autoproclamée bourreau de travail, elle dit vouloir se diversifier, dans la limite du raisonnable. "Je refuse beaucoup de propositions chaque jour. Au Mexique, on a essayé de me vendre les haricots 'Paris Hilton'. Ils m'ont vraiment présenté une boîte de conserve avec mon visage dessus, (...) une vraie boîte de conserve rose, avec des haricots dedans." Sans doute trop loin de Poussière de fée.
Depuis 2014 : investisseuse dans Hôtellerie de luxe, bonne connaissance du milieu
Son arrière-grand-père serait fier. Dans les pas de Conrad Hilton, fondateur de la chaîne d'hôtels de luxe qui porte son nom, Paris estime aujourd'hui avoir les épaules pour ouvrir ses propres lieux de villégiature haut de gamme. Au printemps, elle a dévoilé son tout premier projet immobilier, à Manille, aux Philippines. Elle a conçu le Paris Beach Club, au sein d'une résidence hôtelière de luxe, en collaboration avec la compagnie philippine Century Properties (pour l'anecdote, le club de trois étages a la forme d'un haricot).
Elle qui n'a jamais caché que ses aïeux, et notamment son grand-père, Barron, étaient d''incroyables mentors", veut "suivre leurs traces". Selon l'agence Associated Press, Paris Hilton est également impliquée dans le développement d'un autre complexe thématique aux Philippines. Des investissements qui pourraient se révéler très rentables. A condition qu'elle ne s'y produise pas trop souvent comme DJ.
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