Cet article date de plus de huit ans.

Le blues des paparazzi, qui rempliront difficilement leurs objectifs cet été

Face à des stars qui se cachent de plus en plus, les photographes en quête de clichés de people en vacances vivent un été où les scoops se font rares.

Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
L'été 2016, qui devrait être une période intense pour les paparazzis, est très calme en France.  (DIDIER BAVEREL / CORBIS HISTORICAL / GETTY IMAGES)

C'est un de ces clichés que les professionnels guettaient. Après Orlando Bloom et Katy Perry à la plage puis Marine Le Pen en maillot de bain dans Closer, les paparazzis ont finalement capturé, dimanche 7 août, une image d'Emmanuel Macron et Brigitte Trogneux en vacances.

Et pourtant, malgré cette photo publiée par Paris Match, la saison 2016 est assez morne pour les photographes en quête de people. Pourquoi ? "L’été est beaucoup plus calme qu’avant. Il y a quelques années, toutes les célébrités venaient à Saint-Tropez et tous les photographes parisiens s’y retrouvaient. Maintenant, les célébrités partent sur des îles, c’est plus compliqué", avance Eddy Eyrignoux, directeur de l’agence Panoramic depuis 1996, interrogé par francetv info. Mais ce n'est pas la seule raison.

Des destinations plus secrètes et lointaines

"En été, il faut ce qu'on appelle du bleu en couverture, c'est-à-dire la mer en fond, des maillots de bain, des romances de bord de mer", explique à francetv info Sébastien Valiela, paparazzi connu pour avoir révélé la liaison entre François Hollande et Julie Gayet et, vingt ans plus tôt, l’existence de Mazarine Pingeot. Du bleu, mais désormais loin du "cirque" de la Côte d’Azur et des attentats de Nice, qui ont "inquiété les Américains qui viennent habituellement".

"Cet été, ça se passe en Corse, en Italie, en Espagne, en Grèce ou à Los Angeles", décrit-il. Il a donc décidé de naviguer entre ces destinations, les valises constamment prêtes pour le départ. Muni de ses boîtiers, ses téléobjectifs et son ordinateur, Sébastien Valiela est donc parti à la chasse au scoop, guidé par les informations sur un nouveau couple, par exemple, que lui donne son réseau. "Ensuite il y a l’enquête de terrain, la planque et enfin les photos", résume-t-il. Des étapes qui peuvent s’avérer très longues : "Il faut être patient, attendre la bonne photo qui peut venir en une heure ou un mois."

Des célébrités plus méfiantes

Si l’été est une période d’ordinaire plus facile pour les paparazzis "car les gens sont en vacances, sortent plus facilement et vont se baigner", comme le note Sébastien Valiela, elle l’est de moins en moins. "Il est devenu difficile de shooter les célébrités en dehors des grands évènements comme le Festival de Cannes ou les soirées. Elles prennent plus de précautions", décrit Eddy Eyrignoux. Une bonne chose pour Sébastien Valiela : "Le métier n'a pas changé, il a évolué. Il faut juste s'adapter au fait que les célébrités sont plus méfiantes et aguerries qu'il y a vingt ans. A nous d'être plus discrets", affirme-t-il.

Des politiques au travail

"Avant, c'était les acteurs, les chanteurs qui intéressaient les lecteurs. Maintenant, c'est beaucoup plus les gens de la télévision ou les politiques", explique Sébastien Valiela. La photo dont les photographes rêvent cet été serait un cliché du couple François Hollande-Julie Gayet. "Emmanuel Macron avec sa compagne, c'est aussi intéressant", ajoute le photographe, avant la publication de la photo dans Paris Match.

Las, cette nouvelle cible se fait discrète. Dans le contexte d’état d’urgence, les politiques "font profil bas, pour montrer qu'ils bossent dans le climat actuel", souligne Sébastien Valiela. "Résultat : ce mois d’août, lorsqu’ils ne sont pas dans leurs bureaux parisiens, les ministres sont barricadés dans des maisons et propriétés, impossibles d’accès pour le paparazzi moyen", note L'Obs. Sauf, bien sûr, lorsque les sorties servent leur stratégie de communication politique...

De plus en plus de photographes sur le marché

Dernier obstacle au cliché rêvé : une concurrence rude. "Il y a énormément de photographes. De nombreux jeunes veulent faire ce métier, mais il y a beaucoup plus d’offre que de demande", décrit Eddy Eyrignoux. Une situation que déplore également le photographe Gilles Kyriacos. "C’est véritablement très difficile cet été, sans arrêt, des jeunes achètent un boîtier à 250 euros et pensent être photographes. On se retrouve des centaines sur le marché et comme ils ne sont pas chers, ils cassent le marché pour ne pas dire le détruisent même", conclut-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.