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Une abbaye cistercienne sauvée grâce aux internautes

Dix mille euros. C’est la somme récoltée en à peine six jours suite à un appel aux dons lancé sur internet. En faveur de qui, de quoi ? De l’abbaye cistercienne de la Clarté-Dieu en Indre-et-Loire, un édifice du XIIIe siècle sauvé de l’oubli par Julita et Patrick Mousset. L’argent récolté va permettre à ces passionnés de patrimoine de poursuivre les travaux de restauration entamés voilà onze ans.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'abbaye de la Clarté-Dieu à Saint-Paterne-Racan, un chef d'oeuvre qui était en péril jusqu'en 2000
 (Fondation VMF)
Reportage : A. Guérit, M. Drugeot
L’histoire de l’abbaye de la Clarté-Dieu commença en 1239 grâce à Pierre des Roches. Peu de temps avant sa mort, l’évêque de Winchester confie la somme de 3000 écus d’or à Guillaume de Montaigu, abbé de Cîteaux. Sa mission : faire édifier une abbaye cistercienne. Les premiers moines arriveront en 1240 et seront près de 120 à vivre dans ce monastère de Touraine. Une vie sans heurts jusqu’à la Révolution. En 1791, le monastère est vendu comme bien national et livrée aux démolisseurs, obligeant les moines à quitter les lieux. Ils serviront en partie de bâtiments agricoles jusqu’en 1990, avant d’être abandonnés. Jusqu'au coup de cœur de Julita et Patrick Mousset qui rachètent l'édifice.
 
Les 10 000 euros récoltés permettront de rénover" le réfectoire des convers"
 (France 2 Culturebox)
Ce couple, passionné de patrimoine, avait tout pour être séduit par le lieu et l’édifice : Julita est sculpteur et Patrick, ébéniste et restaurateur de meubles. Tous deux avaient besoin d’un atelier. De leurs mains et sans eau courante ni électricité, ils défrichent les abords pour sortir ce bijou de sa gangue de broussailles et de végétation. Après beaucoup d’efforts et la création de l’Association des amis de la Clarté-Dieu,  ils rendent le site accessible, organisant des visites et un festival de musique pour financer les travaux.

Leurs efforts seront récompensés en 2006 avec l’inscription de l’abbaye à l’inventaire des monuments historiques. Mais il reste un « gros morceau » : la réfection du réfectoire des convers qui menace de s’écrouler. Dix mille euros sont nécessaires pour effectuer des travaux de cintrage et d’étaiement.
Leurs efforts seront récompensés en 2006 avec l’inscription de l’abbaye à l’inventaire des monuments historiques. Mais il reste un « gros morceau » : la réfection du réfectoire des convers qui menace de s’écrouler. Dix mille euros sont nécessaires pour effectuer des travaux de cintrage et d’étaiement.

Cette somme, ni les Mousset, ni l’Association ne la possède. C’est alors qu’intervient la Fondation des Vielles Maisons Françaises (VMF). Le 7 novembre dernier, cette dernière a lancé l’opération Fous de patrimoine, une campagne de mécénat participatif via internet. Son but : venir en aide à trois propriétaires qui ont décidé de réhabiliter des chefs d’œuvre en péril. Parmi ces trois projets se trouve celui de Julita et Patrick (les deux autres étant le château de Quintin dans les Côtes-d’Armor et l’hôtel des Monnaies de Villemagne-l’Argentière dans l’Hérault).
Les dons ont été faits via le site Ulele.com, et à chaque euro versé par un internaute, la Fondation VMF s’engage à rajouté un euro. Son objectif maintenant : atteindre les 15 000 euros. Quand on connaît la passion des français pour le patrimoine, il y a fort à parier que la somme soit atteinte et même dépassée !

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