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Un projet immobilier menace "la magie" de la villa Napoléon III de Meudon

Ce projet qui irrite notamment Stéphane Bern risque, selon ses détracteurs, de dénaturer cette propriété du Second Empire ainsi que son jardin.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un promoteur prévoit de réduire le jardin de la villa Napoléon III à neuf mètres de profondeur. (Anne Chépeau)

La villa Napoléon III se dresse fièrement derrière ses grilles et ses murs, sur lesquels sont affichés les permis de construire délivrés par la mairie de Meudon, dans les Hauts-de-Seine. La propriété a été vendue à un promoteur qui veut y bâtir quatre maisons, suscitant l'indignation de l'animateur Stéphane Bern. Ce projet ne prévoit pas la démolition de la villa mais porterait atteinte à l’intégrité du lieu, estime l'historien de l'art François de Vergnette, qui s’est mobilisé pour tenter de sauver la dernière propriété meudonnaise du Second Empire : "La structure générale est assez simple mais c'est l'ornementation et les verrières qui sont très riches", explique-t-il.

C’est dans le jardin que l’on apprécie le mieux l’architecture et le charme du lieu. On y retrouve une fontaine, une glacière mais également  trois arbres remarquables plantés en 1860 : un séquoia, un cèdre de l’Himalaya, et un cèdre du Liban. Ce dernier a récemment été amputé malgré son inscription dans le plan local d’urbanisme. C'est dans ce jardin, bientôt réduit à neuf mètres de profondeur, que devraient être érigées quatre maisons d'au moins neuf mètres de haut, bouchant ainsi la vue de la villa Napoléon III.

Indissociable de son jardin

"C'est détruire une partie de sa magie", se désole François de Vergnette qui ose une comparaison : "Vous enlevez les bassins de Versailles, l'architecture restera belle, mais elle n'aura plus de respiration ni d'environnement". Et comme à Versailles, l’architecture de la villa, encadrée par deux jardins d'hiver, est étroitement liée à son environnement, explique-t-il : "Il y a au rez-de-chaussée une galerie largement ouverte, influencée par l'art de la Renaissance, et l'ornementation structurale y est plus riche que côté rue, avec notamment des angelots sur les frontons."

"C'est très triste de voir cette villa qui finalement sera l'ombre d'elle-même", estime le président de l’association Sites et Monuments Julien Lacaze. Pour lui, l’histoire de cette villa Napoléon III est aussi très représentative des menaces pesant sur le patrimoine dans le Grand Paris. Il espère désormais le secours de la ministre de la Culture via une mesure d'instance de classement, qui déboucherait sur une inscription au titre des monuments historiques.

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