Paris : la basilique du Sacré-Cœur bientôt classée monument historique
En octobre, les élus parisiens se prononceront pour autoriser l'Etat à classer monument historique la célèbre basilique. Un dossier longtemps repoussé en raison des commémorations des 150 ans de la Commune qui se sont déroulées début 2021.
C'est l'un des monuments les plus visités et photographiés de Paris, mais il n'est toujours pas classé au titre des monuments historiques. Il doit l'être bientôt, a indiqué mardi 13 septembre l'adjointe au patrimoine de la mairie de la capitale, qui avait repoussé le dossier en raison des commémorations des 150 ans de la Commune.
Inscrite mais pas encore classée aux monuments historiques
Lors du prochain conseil municipal, mi-octobre, les élus parisiens se prononceront pour autoriser l'Etat à classer monument historique la célèbre basilique, le niveau de protection le plus élevé, a indiqué Karen Taïeb. En 2020, l'adjointe au patrimoine avait obtenu l'inscription au titre des monuments historiques, le premier niveau de protection, pour l'église de pierre blanche perchée sur la butte Montmartre, la plus visitée de la capitale après Notre-Dame.
Mais sur 96 édifices cultuels appartenant à la Ville, le Sacré-Cœur ne sera que le 67e à obtenir son classement, indique la mairie, alors que la campagne pour leur protection a démarré en 2011. "C'était une volonté de la maire" Anne Hidalgo de faire classer le monument, a souligné Karen Taïeb, mais "on ne peut pas oublier la partie mémorielle".
Construite au lendemain de la Commune de Paris
C'est en effet au pied du Sacré-Cœur, dans le square Louise-Michel, que la maire a commémoré début 2021 les 150 ans de la Commune. Cet épisode insurrectionnel sanglant de 1871 avait débuté par la prise de canons aux Parisiens insurgés à l'emplacement de la basilique, où celle-ci fut ensuite construite.
En 1873, l'Assemblée nationale dominée par les conservateurs déclara d'utilité publique la basilique, terminée en 1923 et depuis associée à l'"ordre moral" répressif de l'époque. Aux yeux de certains, la basilique est devenue un symbole de répression. Même si "les historiens montrent qu'il n'y a pas de lien entre la création de cette basilique et la Commune, il y a eu des événements marquants qu'on ne peut pas écarter", explique Karen Taïeb, qui avait fait le choix de décaler le classement pour ne pas "que les deux événements se chevauchent".
Certains rêvent de voir la basilique détruite
Regulièrement, des personnalités de gauche ont réclamé la destruction de la basilique ou sa transformation, au nom des morts de la Commune.
En 2017, à l'occasion du vote du budget participatif de la Ville, une initiative citoyenne demandait carrément sa "démolition lors d'une grande fête populaire" car "le Sacré-Cœur est une verrue versaillaise qui insulte la mémoire de la Commune de Paris." A l'époque, la Mairie de Paris avait indiqué à Franceinfo que les Parisiens ne pourraient voter pour cette initiative car "il s'agit d'un monument classé historique"...
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