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Loto du patrimoine : la répartition des gains ne fait pas que des heureux

Lancé en septembre dernier, le Loto du Patrimoine a permis de récolter 22 millions d’euros pour rénover des sites historiques en péril. La somme a été répartie entre 270 monuments. Une redistribution qui n’a pas fait que des heureux, certains trouvant la somme allouée "dérisoire".
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Ancien château fort du XVe siècle, le château de Pont-Rémy dans la Somme est en ruines depuis un incendie qui l'a ravagé en 2012.
 (France 3 Culturebox (capture d'écran))

59 000 euros au lieu des 300 000 espérés. Voilà un exemple de l’écart entre les attentes des communes et la somme reçue au final. Une vraie déception – le mot est faible – pour le maire de La Baussaine, près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour qui la somme allouée par le Loto du patrimoine pour rénover l’église Saint-Léon est tout simplement "dérisoire". Même déconvenue pour Annie Roucou, la maire de Pont-Rémy dans la Somme. Elle attendait 50 000 euros pour rénover le château du XVe siècle tombé en ruines suite à une incendie en 2012. Elle doit se contenter de 12 000 euros.

"C’est très peu, on se demande comment on va boucler le budget de la première phase, on avait l'espoir d’avoir un peu plus."

Annie Roucou, maire (PS) de Pont-Rémy (Somme)
Rappelons que sur les 270 sites sélectionnés pour bénéficier du fonds Loto du Patrimoine, 18 monuments en péril ont été retenus comme emblématiques et à aider en priorité. Mais là aussi, c’est parfois la déception comme le raconte dans Le Parisien Damin Combet, le maire de Chaponost, une commune de la périphérie de Lyon. Il attendait un financement total des travaux de rénovation de l’aqueduc du Gier, soit 1,4 million d’euros mais la commune n'a touché que 96 000 euros.

Reportage : A. Girault-Carlier, V. Huon et France 3 régions
Interpellé sur le sujet, Stéphane Bern, grand ordonnateur de ce Loto du patrimoine, rappelle que ce sont les édifices non protégés qui ont été privilégiés, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas classés aux monuments historiques. Ces derniers n’ont perçu que 10 % parce que l’Etat doit leur allouer une subvention supplémentaire de 14 millions d’euros.

Trop de monuments et pas assez d'argent ?

Peut-être le nombre de monuments retenus (270) est-il trop important pour la somme récoltée ? En septembre dernier, dans le JDD, Jean-Paul Ciret, codirecteur de l’Observatoire de la culture de la Fondation Jean-Jaurès pointait déjà cette difficulté : "Rien que les 18 monuments ont besoin de 20 millions d'euros pour être restaurés ! Il reste donc 2 millions d'euros pour les 230 autres bâtiments à sauver. En fait, au total, il faudrait 60 millions d'euros".
Loto du patrimoine : les tickets à gratter
 (Julio Pelaez / PhotoPQR / Le Républicain Lorrain / MaxPPP)

Il y a aussi des heureux !

Mais comme les trains qui arrivent à l’heure et dont on ne parle pas, il faut aussi rappeler que certaines communes sont ravies de l’opération. C’est le cas à Mareugheol (Puy-de-Dôme), un village de 150 habitants qui s’est vu attribuer 93.000 euros pour rénover son Fort. "C’est confortable ! Ça représente 40% du montant des premiers travaux... Un bon coup de pouce !" estime Simone Rey, la présidente de l'association "Fort et Amis" de Mareugheol.
Le Fort villageois de Mareugheol dans le Puy-de-Dôme.
 (France 3 Culturebox (capture d'écran))
Stéphane Bern a d’ores et déjà annoncé que les monuments aidés cette année le seront aussi l’an prochain mais que le comité sera plus sélectif sur les nouveaux projets.

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