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Le "plus ancien dessin au crayon", sorte d'"hashtag" préhistorique, découvert en Afrique du Sud

C'est un croisillon formé de plusieurs traits de couleur rouge. "Le plus ancien dessin au crayon" connu à ce jour, daté de 73.000 ans, a été découvert dans une grotte d'Afrique du Sud, ont annoncé mercredi des chercheurs.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le "plus ancien dessin au crayon" a été découvert en Afrique du Sud, dans la grotte de Blombos, située à 300 kilomètres à l'est de la ville du Cap.
 (Craig Foster / NATURE PUBLISHING GROUP / AFP)

Cette sorte de "hashtag" de l'âge de la pierre, dessiné avec un crayon d'ocre sur un fragment de roche siliceuse, précède d'au moins 30.000 ans les plus anciens dessins abstraits ou figuratifs connus jusqu'à présent et réalisés avec la même technique, souligne une étude publiée par la revue Nature.

La petite grotte de Blombos avait déjà révélé des pépites

Il y a des gravures plus anciennes, rappelle l'archéologue Francesco d'Errico, l'un des auteurs de la publication. Un "zigzag" gravé dans un coquillage, retrouvé à Java, est daté d'il y a plus de 540.000 ans et a sans doute été réalisé par Homo erectus, ajoute le chercheur qui avait participé à cette autre découverte publiée en 2014.

Le dessin au crayon a été retrouvé dans la petite grotte de Blombos, située à 300 kilomètres à l'est de la ville du Cap. Fouillée depuis 1991 par le chercheur sud-africain Christopher Henshilwood, premier auteur de l'étude, cette grotte a déjà permis de découvrir toute une série d'objets travaillés par l'homme moderne (gravures, objets de parure, outils en os...).

Un motif composé de neuf fines lignes entrecroisées

Parmi divers outils en pierre, un morceau de roche siliceuse (silcrète) de 4 centimètres de long a attiré l'attention de l'équipe, raconte à l'AFP Francesco d'Errico, directeur de recherche CNRS (Centre national de la recherche scientifique) à l'université de Bordeaux. L'objet provient d'une couche archéologique datant d'il y a 73.000 ans et il porte sur l'une de ses faces un motif composé de neuf fines lignes entrecroisées.

Comment savoir si elles ont été volontairement tracées par des humains? Et avec quoi? L'équipe a mené une série d'expériences en France, pour essayer de reproduire ces traits selon diverses techniques. Ils ont ensuite comparé leurs productions au dessin original grâce à des techniques d'analyses microscopique et chimique.
"Leurs résultats indiquent que les lignes ont été délibérément tracées avec un crayon d'ocre pointu, sur une surface préalablement lissée par frottement", souligne le CNRS. La pointe devait faire 1 à 3 millimètres de large.

"Vocation symbolique" des croisillons 

Ce morceau de roche "faisait partie d'un objet plus grand, qui était peut-être une meule pour produire de la poudre d'ocre", selon Francesco d'Errico. "Le fragment est tout petit. C'est une performance d'avoir réussi à le faire parler". A ses yeux, la découverte de ce dessin au crayon est d'autant plus "intéressante que dans ces mêmes couches archéologiques, l'équipe a déjà retrouvé des croisillons semblables gravés sur des morceaux d'ocre avec des pointes en pierre". "C'est la première fois que l'on voit le même type de motifs reproduit sur des supports différents, avec des techniques différentes", souligne-t-il.

"Cela renforce l'idée que ces croisillons étaient vraiment quelque chose qui existait dans l'esprit de ces chasseurs-cueilleurs" et qu'ils n'étaient pas faits "par hasard". Ces signes avaient sans doute une "vocation symbolique", selon lui. "Mais très probablement, ils ne les considéraient pas comme une forme d'art".

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