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Le musée du Quai Branly acquiert un rare tableau aztèque en mosaïque de plumes datant du XVIe siècle

Le musée du Quai Branly vient d'annoncer qu'il avait préempté un tableau mexicain en mosaïque de plumes. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Ecce Agnus Dei, tableau mexicain du XVIe siècle préempté par le musée du Quai Branly (détail) (© Coutau-Begarie Associés)

Le musée du Quai Branly-Jacques Chirac vient d'acquérir un chef-d'oeuvre mexicain de la seconde moitié du XVIe siècle. Il s'agit d'un rare tableau en mosaïque de plumes, "Le Christ bon pasteur et deux scènes de la vie de Saint Jean-Baptiste". 

Le tableau représente le Christ bon pasteur et deux scènes de la vie de saint Jean-Baptiste : saint Jean-Baptiste devant ses disciples désignant le Christ qui vient à lui et le baptême de Jésus-Christ. De petite taille, il serait un objet de dévotion, fait pour être vu agenouillé.

Un rare tableau en plumes mexicain du XVIe siècle, préempté par le musée du Quai Branly (© Coutau-Begarie Associés)

"Une oeuvre particulièrement rare"

Réalisé pour une commande princière, le tableau a été préempté fin mai après une adjudication à 283 360 euros, plus de trois fois l'estimation haute, lors d'une vente à l'hôtel Drouot, sous le ministère de la maison Coutau-Bégarie.

"Il s'agit incontestablement de l'un des plus beaux tableaux de plumasserie coloniale mexicaine, de technique aztèque. Les collections nationales s'enrichissent d'une oeuvre particulièrement rare, unique par la qualité de sa facture, son originalité iconographique, l’équilibre et la complexité de sa composition et son état de conservation", justifie l'institution. 

"Connue dès l'époque préhispanique, la technique de la mosaïque de plumes était essentiellement utilisée pour les textiles funéraires. Cet art de la plumasserie a très vite séduit les premiers conquistadors qui l'ont utilisé pour l'évangélisation des populations indigènes et l'exportation", a souligné l'hôtel Drouot.

Les tableaux en plumes, fragiles, ont rarement survécu

Dans les sociétés précolombiennes, "associées aux dieux et aux mythes fondateurs, réservées à l'usage des caciques et des guerriers, les plumes précieuses revêtent un caractère sacré dont les premiers évangélisateurs comprirent l'importance en les détournant au profit du message chrétien", précise le musée du Quai Branly dans un communiqué.

Très peu d'oeuvres de ce genre, très fragiles, ont survécu et il n'en existe qu'un petit nombre dans les collections publiques françaises, notamment au Musée des Amériques à Auch.

L'oeuvre préemptée par le musée présente de fortes similitudes avec deux tableaux référencés de l'artisan plumassier mexicain Juan Cuiris (1550-1580), et conservés au Museum de Vienne (Autriche).

Avant de rejoindre les collections permanentes du Quai Branly, "Le Christ bon pasteur et deux scènes de la vie de Saint Jean- Baptiste" fera l'objet d'une analyse et une étude des matériaux afin que sa datation soit précisée.

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