L'Orient Express à l'Institut du monde arabe : nocturnes exceptionnelles
(à partir du 8 août : vendredis et samedi jusqu'à 22h, le vendredi 22 et samedi 23 août jusqu'à 5 h du matin)
La visite commence avec celle des trains : trois voitures classées monument historiques sont installées sur le parvis de l'Institut du monde arabe (IMA) pour cinq mois, ainsi qu'une locomotive de 1922 qui doit donner un coup de vapeur tous les jours en début d'après-midi.
La locomotive "230 G 353" était déjà une star : elle a tourné dans de nombreux films et téléfilms, dont "Le crime de l'Orient Express" (1974) de Sidney Lumet, tiré du roman d'Agatha Christie.
Des wagons décorés par Lalique
Des objets d'époque, journaux, bouteilles ou cendriers traînent dans la "voiture salon" Pullman de 1929, aux fauteuils confortables, ornée de panneaux de pâte de verre aux motifs de naïades de René Lalique. Des romans posés sur les tables rappellent à quel point l'Orient Express a inspiré la littérature, de Graham Greene à Paul Morand, et de petits cartels évoquent les nombreuses célébrités qui ont voyagé dans le train de luxe de légende, Lawrence d'Arabie, Mata Hari, Josephine Baker ou Marlene Dietrich.
Dans la voiture-lit, composée de compartiments de deux ou trois lits, on a reconstitué le meurtre du roman d'Agatha Christie. Chaque voyageur avait son lavabo et son armoire de toilette. Au bout du wagon, on peut voir l'office où on commandait boissons et petit déjeuner. Des extraits de "Bons baisers de Russie" (1963) montrent comment James Bond aussi a emprunté l'Orient Express.
Un trait d'union entre l'Occident et l'Orient
Une spacieuse "voiture-bar" est décorée de parois lambrissées incrustées de bouquets de fleurs en pâte de verre de René Lalique. On y voit la pipe d'Hercule Poirot, le célèbre détective d'Agatha Christie.
La visite se poursuit avec l'exposition proprement dite, à l'intérieur de l'IMA, qui met l'accent sur le rôle joué par l'Orient Express comme trait d'union entre l'Occident et l'Orient, réservé jusque-là à quelques aventuriers.
Le Bosphore, une banlieue de la Seine
L'Orient Express est un projet fou d'un homme d'affaires belge, Georges Nagelmackers, fondateur de la Compagnie internationale des Wagons-lits en 1876. Il rêvait d'inventer un train de luxe qui traverserait les frontières, changeant seulement de locomotive, de mécaniciens et de chauffeurs. Le train est inauguré par un voyage de presse en 1883. "Le Bosphore est devenu une banlieue de la Seine", écrivait à son retour Edmond About, dans Le Figaro.
L'Orient Express allait jusqu'à Constantinople (rebaptisée Istanbul en 1930) en passant au début par Vienne, avant que le percement du tunnel du Simplon permette de passer par Venise et Belgrade.
Vaisselle et argenterie, marqueterie et mobilier rappellent que l'Orient Express était un train de luxe. L'exposition évoque les histoires ordinaires et extraordinaires qui s'y sont déroulées, de l'attaque par des bandits en 1891 à la fuite de Calouste Gulbenkian, ainsi que les amours illégitimes qu'il a abritées. Ou encore le voyage d'un Maharaja pour qui on avait arrêté le train afin de lui acheter la viande d'agneau qu'il voulait. Le roi Ferdinand de Bulgarie, passionné de trains, exigeait, lui, de conduire l'Orient Express.
Au-delà d'Istanbul
La navigation à vapeur et le développement du chemin de fer permettent à la fin du XIXe siècle les débuts du tourisme. Il ne s'agit pas encore de tourisme de masse. Mais des personnes aisées peuvent alors se rendre dans des pays accessibles seulement à quelques hommes d'affaires ou aventuriers. En trois jours de voyage confortable dans un train de luxe, on arrive à Constatinople.
Et si l'Orient Express proprement dit va jusqu'au Bosphore, d'autres lignes vont bientôt permettre de prolonger le voyage dans tout le Proche et Moyen-Orient : à partir de 1930 le Taurus Express permet d'aller en train à Damas, Beyrouth, Alep, et même en Egypte, avec tout de même quelques passages en voiture. On va commencer à voyager sur le Nil et découvrir les merveilles archéologiques.
Cet aspect est évoqué par des photos, des films, de belles affiches publicitaires, de vieux guides et cartes touristiques.
Reportage : L. Lacroix, G. Le Goff, G. Gheorghita, E. Noiret
Au-delà de la Turquie, les conflits ont condamné de nombreuses lignes de train. Alors rêvons un peu et imaginons une nouvelle vie pour l'Orient Express.
Il était une fois l'Orient Express, Institut du monde arabe, 1 rue des Fossés Saint-Bernard, Paris 5e
mardi-jeudi : 9h30-19h, vendredi jusqu'à 21h30
week-end et jours fériés : 9h30-20h
du 4 avril au 31 août 2014
Nocturnes exceptionnelles à partir du 8 août :
jusqu'à 22h les vendredis et samedi
jusqu'à 5 heures du matin le vendredi 22 et le samedi 23 août
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