"Jour de fête" éternel à Sainte-Sévère-sur-Indre grâce à Jacques Tati

Réfugié pendant l'occupation dans une ferme de la région pour échapper au STO, Jacques Tati avait promis aux habitants de revenir tourner son tout premier long métrage à Sainte-Sévère. Le cinéaste tint parole et s'installa avec sa caméra sur la place du village. Devenu depuis l'un de ses chefs d'oeuvres incontournables, "Jour de fête" raconte l'histoire d'un village qui prépare sa fête annuelle. Pour les besoins du film, des habitants et des gamins ont joué les figurants. Tous se souviennent encore de cette parenthèse enchantée qui dura tout l'été. Une aventure qui fait partie d'eux aujourd'hui, toutes générations confondues. Le tournage du film a permis au discret petit village de bénéficier d'une belle notoriété. Le facteur fou et attachant d'Un jour de fête s'affiche d'ailleurs partout. 

Reportage : L.Hakim - R.Motte - M.Gualandi - A.Cohen 

Développement du tourisme grâce à l'image de Tati 

Les habitants du village se sont donc appropriés "Jour de fête" et lui rendent un hommage perpétuel. Grace à Tati, le village a réussi à développer le tourisme local. Les coulisses du film, les objets du tournage et le matériel sont précieusement conservés dans le petit musée hommage à Jacques Tati, crée en 2007 à l'occasion du centenaire de la naissance du cinéaste et du 60e anniversaire du film.

Monique Joguet, fondatrice de l'association "Tati en fête" s'attache à perpétuer ce patrimoine artistique en organisant notamment des projections. Cette année, pour fêter les 70 ans du film, la maison Jour de fête prévoit des courts- métrages d'humour du 3 au 6 août prochain.

Version du film restaurée

Restaurée en 2013, la version originale en noir et blanc de "Jour de fête" est ressortie sur nos écrans. Entre éloge de la lenteur et frénésie du progrès, ce petit bijou de poésie illustre la collusion entre modernité et tradition.

A sa sortie, le premier long métrage de Jacques Tati reçoit des récompenses de l'Académie, le prix du meilleur scénario au Festival de Venise en 1949 et le Grand prix du cinéma français en 1950.