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Vidéo "Il faut restaurer Notre-Dame de Paris dans l'urgence, mais pas dans la précipitation" : l'appel des experts à Emmanuel Macron

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
Notre Dame tribune Figaro
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Article rédigé par franceinfo, Benoît Jourdain
France Télévisions

Dans une tribune publiée dans "Le Figaro", un large panel d'experts a demandé au président de la République de ne pas précipité la reconstruction de la cathédrale incendiée. Franceinfo a interrogé l'un d'eux. 

"C'est terrible de voir tout ça partir en fumée, de voir la flèche construite par Eugène Viollet-le-Duc s'effondrer". Comme beaucoup de personnes, Gaël Favier a été profondément marqué par l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris le 15 avril dernier. Ce doctorant à l'Ecole pratique des hautes études de Paris prépare sa thèse sur "un orfèvre qui a travaillé avec Eugène Viollet-le-Duc sur une partie des objets qui composent aujourd'hui le trésor de Notre-Dame de Paris", explique-t-il à franceinfo. La cathédrale était son lieu de travail et il "espère [qu'elle] va être restaurée dans la tradition".

C'est dans ce but qu'il a signé une tribune publiée dans Le Figaro (accès réservé aux abonnés) lundi 29 avril, dans laquelle 1 170 experts envoient un message à Emmanuel Macron. Un appel à la prudence : "Il faut restaurer dans l'urgence certes, mais pas dans la précipitation", confirme Gaël Favier. Le projet de loi d'exception présenté mercredi 24 avril doit permettre au gouvernement de contourner "par ordonnances", nombre de procédures pour la restauration de l'édifice. L'objectif est que d'ici cinq ans, la cathédrale renaisse de ses cendres. Une procédure et un délai qui inspirent "une peur de voir Notre-Dame de Paris restaurée sans spécialiste, d'une manière trop rapide et pas suffisamment dans la concertation", indique le doctorant.

"L'urgence absolue est de consolider"

Selon Gaël Favier, ce délai de cinq ans est dicté par un intérêt politique plus que patrimonial. "Cela coïncide avec la date des Jeux olympiques", avance-t-il, qui se dérouleront dans la capitale française en 2024. Il suppose que le chef de l'Etat veut faire de Notre-Dame un "symbole de pouvoir". Et affirme qu'aujourd'hui, l'édifice n'est pas complètement sécurisé, que les pierres ont été fragilisées en raison de l'incendie. "L'urgence absolue est de consolider avant de penser immédiatement à reconstruire", implore-t-il.

Il craint également que, guidés par des modes architecturales, des projets de rénovation farfelus voient le jour. "On a vu passer des projets où la charpente devient une serre végétale. Est-ce que c'est pérenne ? Est-ce que c'est viable ? Est-ce que cela a un sens ? Je ne crois pas", se désole-t-il. "C'est encore un lieu affecté au culte, conclut-il, un lieu qui a une fonction".

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