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Reportage Incendie de Notre-Dame de Paris : des pierres qui serviront à la reconstruction sont extraites dans l'Oise

La carrière de la Croix-Huyart, dans l'Oise, a été retenue pour fournir une partie des pierres nécessaires à la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Les spécialistes sont à pied-d'œuvre pour sélectionner les meilleurs matériaux.

Article rédigé par franceinfo, Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
David Dessandier, géologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Dans la carrière de la Croix-Huyart, à Bonneuil-en-Valois (Oise), les pierres dures qui seront utilisées pour la restauration des voûtes de la cathédrale Notre-Dame de Paris sont extraites depuis le mois de mars. Trois ans après l'incendie de l'édifice religieux, les travaux préparatoires à la restauration sont en cours et cette carrière est l'une de celles choisies pour approvisionner le chantier. 

Il ne s'agit pas de n'importe quelles pierres. "C'est du calcaire lutécien, comme le sous-sol parisien qui avait - à l'origine - fourni les pierres de Notre-Dame", explique David Dessandier, géologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Il travaille à la sélection des pierres dans ces 5 hectares de carrière au milieu des champs.

"Il faut trouver des pierres de remplacement qui s'approchent le plus possible des pierres d'origine. Le cahier des charges est donc l'esthétique - la couleur, les grains - et les propriétés physico-mécaniques qui doivent être les plus proches possibles des pierres d'origine."

David Dessandier, géologue au BRGM

à franceinfo

Au total, 620 mètres cubes vont sortir d’ici. Mais, pour cela, ils doivent passer par l'étape de la découpe à la haveuse. "C'est comme une grosse tronçonneuse pour le bois mais spécialisée dans la pierre", détaille Benoît Horcholle, le directeur de la carrière. "Les fissures naturelles sont assez parallèles dans la carrière. Nous recoupons perpendiculairement à ces fissures." Le bloc situé sous la haveuse, par exemple, fera à peu près 2 mètres par 1,50 mètre.

Après leur extraction, les blocs sont lavés et recoupés à l'usine de Saint Pierre Aigle (Oise). (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Une fois découpés, les blocs prennent la direction de l’usine familiale située 25 kilomètres plus loin, à Saint-Pierre-Aigle. "Ici, on procède à l'équarrissage des blocs, c'est-à-dire qu'on recoupe le bloc sur quatre faces pour voir à l'intérieur de la matière", explique Gauthier Horcholle, le directeur technique. "On va donc pouvoir voir ses potentiels défauts et sélectionner ce qu'on appelle des blocs remarquables."

Vient ensuite une ultime validation par les géologues du BRGM. Les blocs sont ensuite stockés sur place et identifiés par une étiquette rouge. "Elles seront utilisées pour les deux grands arcs de la croisée tandis que les voûtains, qui vont faire le remplissage, seront dans une pierre plus légère", raconte Maric Beaufeïst, architecte du patrimoine sur le chantier de Notre Dame. "Les pierres de la Croix-Huyart seront aussi utilisées pour tous les murs bahuts, qui soutiennent la charpente, et pour la tour sud qui a pas mal subi le feu." Les tailleurs de pierres choisis pour restaurer la cathédrale devraient commencer à venir s’approvisionner au début de l’été. Au total, 1 000 mètres cubes de pierres seront nécessaires pour restaurer Notre-Dame de Paris.

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