Notre-Dame : pour l'architecte Jean-Michel Wilmotte, un "pastiche" de Viollet-le-Duc serait "grotesque"
Jean-Michel Wilmotte plaide pour l'utilisation de "matériaux de notre époque" et participera au concours d'architecture pour la reconstruction de la cathédrale et de sa flèche.
L'architecte Jean-Michel Wilmotte participera au concours international d'architecture lancé par l'Etat pour la reconstruction de Notre-Dame et de sa flèche, détruite dans l'incendie qui a ravagé la cathédrale lundi 15 avril. Faire "un pastiche" de la flèche de Viollet-le-Duc "grotesque", estime-t-il, jeudi 18 avril sur franceinfo
Du titane plutôt que du plomb
Jean-Michel Wilmotte, qui a notamment conçu l'église russe à Paris, se dit favorable à la construction d'une nouvelle flèche mais qui ne serait pas "une copie" de celle d'Eugène Viollet-le-Duc, érigée au XIXe siècle. "Il pourrait y avoir des citations de Viollet-le-Duc", suggère toutefois l'architecte, qui plaide pour l'utilisation de "matériaux de notre époque" comme le titane ou le verre.
Plus globalement, Jean-Michel Wilmotte estime "qu'il faut reconstruire Notre-Dame avec la volumétrie qu'elle avait", mais "en ce qui concerne les matériaux utilisés, les technologies utilisées on peut trouver des solutions plus simples, surtout si on a un délai aussi court", explique-t-il. Emmanuel Macron veut achever d'ici cinq ans la reconstruction de Notre-Dame.
"Je proposerais plutôt des systèmes plus légers, plus industrialisés" que le bois ou le plomb, poursuit Jean-Michel Wilmotte. "La couverture qui était à l'époque en plomb, on pourrait la substituer à une couverture de titane, qui est trois fois moins lourd que le plomb et qui aurait un aspect similaire", préconise ainsi l'architecte.
Jean-Michel Wilmotte estime également qu'il faut garder une trace de l'incendie dans la future cathédrale : "C'est très important (…) cela fait partie de la stratification, il faut garder cette mémoire et il ne faut pas la dissimuler, c'est certain", explique l'architecte.
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