Cet article date de plus de trois ans.

Incendie de la cathédrale de Nantes : le bénévole du diocèse déjà soupçonné a été mis en examen et placé en détention

L'homme de 39 ans a reconnu les faits. Il "est aujourd'hui rongé par le remords et dépassé par l'ampleur qu'ont pris les événements", assure son avocat.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'incendie dans la cathédrale de Nantes, le 18 juillet 2020. (ESTELLE RUIZ / NURPHOTO / AFP)

Une semaine après l'incendie dans la cathédrale de Nantes, un bénévole du diocèse passe aux aveux. Cet homme de 39 ans, un temps interpellé puis relâché, a été mis en examen et placé en détention provisoire dans la nuit de samedi à dimanche pour "destructions et dégradations par incendie", a annoncé le procureur de la République de Nantes, le 26 juillet. "Il a reconnu dans la nuit devant le juge avoir allumé les trois foyers de l’incendie de la cathédrale", a-t-il précisé à Ouest-France.

Incendie de la cathédrale de Nantes : le suspect a avoué
Incendie de la cathédrale de Nantes : le suspect a avoué Incendie de la cathédrale de Nantes : le suspect a avoué (France 2)

"Mon client a coopéré", a affirmé au quotidien son avocat, Quentin Chabert. "Il regrette amèrement les faits et évoquer cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd'hui rongé par le remords et dépassé par l'ampleur qu'ont pris les événements", assure-t-il.

Il s'agit d'un "Rwandais, venu se réfugier en France il y a quelques années", avait expliqué la semaine dernière à l'AFP le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois. Selon ce dernier, le bénévole est "servant d'autel". Il le connaissait "depuis quatre ou cinq ans". "J'ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs", avait-il expliqué à l'AFP.

Déjà placé en garde à vue le 18 juillet

Chargé de fermer la cathédrale la veille de l'incendie, le bénévole avait été placé en garde à vue quelques heures après l'ouverture de l'enquête, le 18 juillet, puis remis en liberté le lendemain soir. Les enquêteurs avaient souhaité l'interroger car aucune trace d'effraction n'avait été constatée sur les accès à l'édifice.

Dans le cadre de cette enquête, "plus de trente personnes" ont été entendues, a expliqué dans un communiqué samedi soir le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. Une vingtaine d'enquêteurs de la police judiciaire ont été mobilisés, avec notamment le renfort du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, afin de déterminer la cause de l'incendie. "Les premiers résultats communiqués par le laboratoire (...) amènent à privilégier la piste criminelle", a ajouté le procureur. 

Trois points de feu distincts

Le bénévole a été de nouveau interpellé et placé en garde à vue samedi matin et présenté dans la soirée au parquet de Nantes qui a ouvert une information judiciaire, a précisé le procureur, confirmant une information du quotidien Presse-Océan. L'homme a été mis en examen dans la nuit pour "des chefs de destructions et dégradations par incendie" et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. Il encourt pour cette infraction "une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende", a indiqué le procureur.

L'enquête avait révélé l'existence de trois points de feu distincts dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. "Entre le grand orgue, qui est sur la façade au premier étage et les autres feux, vous avez quasiment toute la distance de la cathédrale. Ils sont quand même à une distance conséquente les uns des autres", avait relevé, le jour de l'incendie, le procureur.

L'alerte avait été donnée le 18 juillet vers 7h45 par des passants qui avaient vu des flammes sortant de la cathédrale. Il a fallu environ deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire le feu qui a notamment détruit un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe siècle et le grand orgue.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.