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Une sculpture et des plaques mémorielles : Bordeaux, ancien port négrier, commémore l'abolition de l'esclavage

La ville a entamé depuis plus de dix ans un important travail mémoriel sur son passé de port négrier. A l'occasion de la journée internationale pour l'abolition de l'esclavage, ce lundi, une statue et des plaques pédagogiques ont été dévoilées.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une sculpture mémorielle en forme d'arbre de l'artiste réunionnaise Sandrine Plante-Rougeol, commémorant l'abolition de l'eclavage, a été installée à Bordeaux. (GEORGES GOBET / AFP)

Une sculpture "mémorielle" et des plaques explicatives pour les rues portant des nom de négriers ont été dévoilées lundi 2 décembre à Bordeaux, ville au passé colonial, à l'occasion de la journée internationale pour l'abolition de l'esclavage.

Trois branches symbolisant le commerce triangulaire

Une statue en forme d'arbre de l'artiste réunionnaise Sandrine Plante-Rougeol a été inaugurée dans les jardins de l'hôtel de ville par le maire LR Nicolas Florian. "N'oublions jamais nos racines, les nôtres, et ceux qui ont vécu cette terrible épreuve de l'esclavage", a déclaré celui-ci à cette occasion.

L'"arbre" métallique possède trois branches symbolisant le commerce triangulaire, au bout desquelles pendent trois cerclages de tonneaux de vin, en référence à Bordeaux et aux cales des bateaux négriers. A l'intérieur de chacun, trois têtes d'hommes - les yeux bandés pour montrer leur perte d'identité - représentent la peur, la douleur et l'abandon. L'artiste, descendante d'esclaves, a salué le geste de Bordeaux "courageux et engagé car il y a encore des blessures profondes qui sont là. Raconter, c'est aussi recueillir ces blessures", a-t-elle ajouté. 

Six plaques

Lors de cette journée internationale, six plaques ont également été dévoilées qui seront installées dans les rues de la ville portant les noms de Bordelais négriers afin d'expliquer leur parcours. Bordeaux, membre fondateur de la récente Fondation pour la mémoire de l'esclavage, fut l'un des ports français qui bénéficia le plus de l'esclavage, avec jusqu'à 150.000 esclaves déportés par des armateurs entre les XVIIe et XIXe siècles.

La ville a entamé un travail mémoriel sur ce passé avec l'ouverture il y a dix ans de salles sur l'esclavage et la traite négrière au Musée d'Aquitaine.

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