Témoignage : Noëlla Rouget, la déportée qui a fait gracier son bourreau
Cette résistante déportée à Ravensbrück a écrit une lettre lors du procès de son bourreau, un Français collabo membre de la Gestapo, contribuant ainsi à lui éviter la mort.
C'est une résistante qui fêtera ses 100 ans en décembre 2019. Son histoire de déportée est marquée par une particularité : elle a fait gracier son bourreau, un Français travaillant pour la Gestapo. "C'est quelque chose que je porte en moi, le respect de la vie humaine. C'est quelque chose qui me tient très à cœur", explique Noëlla Rouget. Jeune catholique, elle a 20 ans quand les Allemands arrivent à Angers (Maine-et-Loire).
La mort de Vasseur n'aurait pas fait le poids
Elle entre alors en résistance, en distribuant, entre autres, des tracts. Elle transportait également des valises pleines d'armes avec une vieille bicyclette. Mais en 1943, Noëlla et son fiancé sont arrêtés par un Français collabo. Le fiancé est torturé et tué. La résistante part au camp de Ravensbrück (Allemagne). Après 17 ans de cavale, Jacques Vasseur, le collabo, est arrêté en 1962, chez sa mère.
Lors de son procès, tous demandent la peine de mort pour celui qui a été responsable de la déportation de 300 personnes. Sauf Noëlla Rouget. Elle avait alors écrit une lettre au président de la Cour de sureté de l'État. Elle a indiqué que la mort de Vasseur ne ferait jamais le poids face aux souffrances des gens qu'il a déportés. Le condamné ira en prison et ne sera pas exécuté.
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