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Serge Klarsfeld sur Claude Lanzmann : "Dans un millénaire encore on regardera ses œuvres"

Avocat, historien, écrivain, Serge Klarsfeld était l'ami de Claude Lanzmann, mort ce 5 juillet, son compagnon de route dans la lutte pour la mémoire de la Shoah et la cause des déportés en France. Interrogé cet après-midi par Culturebox, il évoque avec beaucoup d'émotion l'œuvre "géniale", "Shoah", mais surtout l'homme, "une perte irrémédiable" : "il ne peut pas être mort", dit-il.
Article rédigé par franceinfo - Marie Berrurier et Lorenzo Ciavarini Azzi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Serge Klarsfeld et Claude Lanzmann en 2011
 (JOHN MACDOUGALL / AFP)

Ecrivain, historien, et surtout avocat, Serge Klarsfeld est l'un des grands défenseurs de la cause des déportés juifs en France, avec son épouse Béate. Ensemble ils ont lutté pour la transmission de la mémoire de la Shoah et milité contre l'impunité des anciens nazis. Un combat pour la mémoire partagé sans cesse avec Claude Lanzmann, l'ami de toujours, depuis la Libération, qui a disparu le 5 juillet. 

Interview : Marie Berrurier, Pascal Caron

Dans cette émouvante interview réalisée cet après-midi, l'avocat, Président de l’Association des fils et filles des déportés juifs de France évoque avant tout leur combat commun, "contre l'indifférence et contre les obstacles" : "Claude Lanzmann était mon ami et j'ai toujours soutenu, j'ai toujours suivi le même axe que lui".

"Dans un millénaire encore on regardera ses oeuvres"

"Et puis c'est un témoin de notre temps un acteur et un homme que j'admire beaucoup" : la résistance armée à 17 ans, et puis un autre type d'engagement après la guerre. Klarsfeld insiste sur la démarche si particulière de Lanzmann, d'avoir voulu passer par la formation intellectuelle pour mieux comprendre ce qui s'est passé, et de faire ceci en Allemagne "parce qu'il il admirait la philosophie allemande". 
En 1989, Serge Klarsfeld remet un prix à Claude Lanzmann.
 (Georges BENDRIHEM / AFP)
Enfin il y a eu "Shoah", une "œuvre géniale". "Une grande œuvre, qu'il n'a pas conçu comme un petit film. Il a conçu ça comme une masse de renseignements. Il fallait interviewer les victimes, mais qussi les bourreaux, leur arracher leur vérité profonde. C'est une œuvre à la fois d'une extrême intelligence et également d'une très grande sensibilité (…) Dans un millénaire encore, on regardera ses œuvres et on essayera de comprendre la Shoah à travers elles".

"On reste désarmés par son départ", conclut Serge Klarsfeld. "On a l'impression qu'il est parti véritablement ailleurs", qu'il est "plein de fougue là-haut. Il ne peut pas être mort".

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