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Nuit au Panthéon : sur les traces des Grands hommes à la lampe de poche

Découvrir le Panthéon et ses illustres disparus à la lumière d’une lampe-torche : voilà une belle idée pour aborder sous un autre angle le célèbre mausolée parisien. Le succès est au rendez-vous : les six visites nocturnes organisées au mois de février affichent complet.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Ambiance mystérieuse dans le halo des lampes torches...Un autre Panthéon se dévoile.
 (France 3 Culturebox)

Dans l’esprit de nombreux Français, le Panthéon a l’image figée d’un monument un peu écrasant de par sa vocation et de par son architecture, imaginée par Jacques-Germain Soufflot au XVIIIe siècle. Malgré cette image pas très "glamour", il attire tout de même chaque année près de 700 000 visiteurs, dont 80% d'étrangers. 

19h, le Panthéon plongé dans le noir

Mais il fallait trouver une idée qui permette au public de donner une image plus "vivante", plus humaine, à ce lieu qui accueille les morts. Les visites nocturnes proposées pendant 6 semaines semblent avoir atteint leur objectif. Organisées le mardi à partir de 19h, elles permettent à 80 personnes de découvrir (moyennant 10 euros) le Panthéon dans le noir.

Armés d’une lampe torche et d’un questionnaire, ils se livrent alors à une sorte de jeu de piste qui va les conduire jusqu’a la crypte où sont inhumés les 79 panthéonisés. La visite se termine dans la nef plongée dans le noir où résonne la voix d’André Malraux et l’éloge funèbre désormais célèbre que le ministre des Affaires culturelles prononça en 1964 lors du transfert des cendres du résistant Jean Moulin.
 
Pour de nombreux visiteurs, cette visite nocturne, l’ambiance mystérieuse qui s’en dégage, permettent de découvrir le Panthéon sous un autre angle. L’objectif est donc bien atteint car pour Gaëtan Bruel, l’administrateur du Panthéon, "ces visites offrent la possibilité pour chacun d’avoir une relation plus forte que d’ordinaire avec le lieu".

Reportage : France 3 Paris Île-de-France - I. Dupont / G. Bezou / Y. Zysman / R. Chartier

Une histoire chaotique

Derrière les façades classiques du Panthéon se cache une histoire chaotique. Elle commence en 1744 quand Louis XV, malade, fait le vœu de bâtir en cas de guérison une église en l’honneur de sainte Geneviève, sainte protectrice de la ville de Paris (elle sauva la capitale des Huns, paraît-il). Le roi guérit et confie la construction du monument à Jean-Germain Soufflot. L'ambition de l’architecte est de rivaliser avec Saint-Pierre de Rome et Saint-Paul à Londres.

Les travaux commencent en 1764 et s'achèvent en 1790. Il faut noter la prouesse technique pour l’époque :  le dôme du Panthéon, qui culmine à 75 mètres de haut, est le premier à être réalisé sans charpente (contrairement à ceux du Val-de-Grâce et des Invalides). Soufflot meurt avant la fin des travaux. C’est son élève Jean-Baptiste Rondelet qui prend le relais.
  (Manuel Cohen / MCOHEN)

À tour de rôle religieux et laïc

En 1789, lorsque la Révolution française éclate, l'église est presque terminée mais n'a pas encore été consacrée par l'Église catholique et ne peut donc servir de lieu de culte. Les révolutionnaires réquisitionnent le lieu pour rendre hommage à leurs grandes figures dont Mirabeau qui fut le premier à y entrer en 1791 mais aussi à en ressortir puisque trois ans plus tard, en 1794, sa dépouille est transférée au cimetière de Clamart (il est accusé d'avoir joué un double jeu en conseillant le roi). À cette époque, Le nom de Panthéon (qui vient du grec pántheion, "de tous les dieux") est choisi.
  (WOSTOK PRESS/MAXPPP)
Mais le monument va régulièrement changer de fonction : selon les régimes politiques, il sera tour à tour laïc ou religieux. Par exemple, sous Napoléon Ier (1769-1821), la nef du Panthéon est rendue à l'Église catholique tandis que la crypte reste utilisée pour le culte des personnages illustres.

Mais après 1885, le Panthéon ne sera plus jamais considéré et utilisé comme une église. Cette année est marquée par la mort de Victor Hugo. L’écrivain rentre au Panthéon qui redevient alors pleinement laïc.
 
Aujourd’hui, sur les 79 panthéonisés, on compte seulement trois femmes : la scientifique Marie Curie et les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Antonioz.

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