: Vidéo Une enquête ouverte pour "crimes contre l'humanité", 76 ans après la rafle de 1943 à Marseille
Les faits se sont déroulés à Marseille (Bouches-du-Rhône), entre le 22 et le 24 janvier 1943. Plusieurs rafles ont été conduites sur décision de l'occupant allemand, mais en collaboration active avec les miliciens français sous les ordres du Secrétaire d'État à l'Intérieur, René Bousquet.
Soixante-seize ans après des rafles sur le Vieux-Port à Marseille lors de la Seconde Guerre mondiale, le parquet de Paris a ouvert, samedi 8 juin, une enquête pour "crimes contre l'humanité". Cela fait suite à une plainte contre X pour le même chef déposée en janvier dernier par un avocat marseillais. Il représente quatre survivants, dont Robert Barone et Antoine Mignemi.
Les deux hommes avaient 6 ans lorsque, le 24 janvier 1943, ils sont raflés à Marseille sur ordre des Allemands.
À 7 heures du matin, je me préparais pour aller à l'école et on a entendu un bruit sourd dans le couloir. On a tapé violemment sur la porte d'entrée. C'était la garde mobile française [qui nous a dit] qu'il fallait évacuer.
Robert Barone, rescapéà France 2
"J'ai vu que mes parents me préparaient un petit ballot de vêtements les plus nécessaires", raconte de son côté Antoine Mignemi. En janvier 1943, sous l'Occupation nazie, l'opération Sultan est déclenchée. Huit cents juifs partent pour les camps de la mort. Vingt mille Marseillais sont expulsés de leur logement et partent par convois dans un camp d'internement du Var. Les Allemands veulent raser ce qu'ils appellent la "verrue de l'Europe". Une semaine après la rafle, 1 500 immeubles sont démolis à Marseille. Une tragédie pour les habitants. L'ouverture de cette enquête représente un espoir pour eux de reconnaître enfin ce passé douloureux.
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