Le camp du Struthof restauré pour protéger la mémoire des déportés
Le camp de concentration de Struthof rouvre ses portes aux visiteurs. Deux années consécutives ont été nécessaires pour rendre les couleurs et l’aspect originels de ces bâtisses déshumanisées.
Reportage : M. Lang / T. Sitter / M. Heyer
En 2013, un pot de peinture de couleur verte a permis aux chercheurs de retrouver la teinte naturelle du bâtiment devenu gris sous les marques du temps. Le "bunker" est de nouveau ouvert au public. 52 000 personnes ont été internées dans le camp et ses 70 annexes pendant la Seconde Guerre Mondiale . 22 000 y ont trouvé la mort.
Il est possible pour les visiteurs de pénétrer dans les cellules où de nombreux déportés étaient enfermés : "Dans cette toute petite pièce, ils mettaient jusqu’à vingt personnes. Il était impossible pour ces gens de s’allonger. Ils devaient faire un roulement pour se reposer", explique Jean-François Delplanque, directeur adjoint du site.
Conserver et préserver
L’enjeu de cette restauration est de sauvegarder ce chantier comme lieu de mémoire et de souffrance : "On a laissé les inscriptions, les noms et les dates inscrits sur les murs. On a fait une recherche importante pour ces graffitis. Une entreprise spécialisée s’est déplacée lors de la restauration pour ne pas dénaturer le lieu", ajoute Jean-François Delplanque.
Une autre bâtisse est maintenant aussi accessible. On y trouve la salle d’autopsie, la pièce où s’effectuaient les fouilles, le four crématoire ou encore la salle des douches fermée depuis 2003. Le camp de concentration du Struthof est à lui seul la preuve de la barbarie dont pouvait faire preuve le régime nazi : "Les douches étaient chauffées par l’accumulateur qui était alimenté par le crématoire lorsqu’il était en état de marche. Les douches étaient donc chauffées par le corps des camarades déportés décédés", explique Michaël Verry, chargé des relations publiques du camp de concentration de Struthof.
Élaborées avec les derniers rescapés déportés et dans le but de rendre hommage à leur combat, différentes structures telles que le musée, le Centre européen du résistant déporté ou bien encore le site internet, ont pour objectif de transmettre leur histoire et leur témoignage.
Après cette première restauration, ce sera au tour de la nécropole et de la baraque cuisine d'être restaurées pour finir avec les miradors. Il ne s’agit pas de rendre les bâtiments neufs mais d’intervenir pour leur redonner une authenticité et ainsi permettre à la jeunesse d’aujourd’hui de se dire : "Plus jamais ça."
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