La gare de Pithiviers deviendra un lieu de mémoire sur la Shoah

D'ici à 2020, la gare, désaffectée depuis la fin des années 60 et murée, retrouvera l'aspect qu'elle avait durant la guerre. A l'intérieur, elle accueillera un lieu d'exposition centré sur l'internement des Juifs et leur déportation, ainsi que des salles pédagogiques pour les visiteurs et les scolaires.

Faire parler les sites

La SNCF finance les travaux à hauteur de deux millions d'euros et reste propriétaire des locaux qui ont été loués au mémorial de la Shoah.

"L'aménagement sera modeste mais il va permettre d'approcher de plus près l'histoire de la déportation et la façon dont se met en place le crime à grande échelle. Il faut faire parler ces sites, puisque les camps en tant que tels ont été détruits", a commenté le directeur du mémorial de la Shoah, Jacques Fredj.

Entre 1941 et 1943, 16 000 Juifs ont été internés dans le camp de Pithiviers et dans le camp voisin de Beaune-la-Rolande. Huit convois sont partis directement de ces deux camps pour Auschwitz-Birkenau dont six de Pithiviers.

Reportage : T. Mbaka / M. Genevoix / F. Marche (France 3 Région Centre, 13 mai 2018)

Une partie de l’histoire de la SNCF

Par cette gare et les camps du Loiret ont notamment transité les 4 400 enfants victimes de la rafle du Vel d'hiv. Séparés de leurs parents, ils sont restés plusieurs semaines seuls et abandonnés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, avant d'être à leur tour déportés, via Drancy.

"Cela fait partie de l'histoire de la SNCF et cela participe de notre devoir de mémoire. Nous y sommes très attachés", a estimé Alain Leray, conseiller mémoire et histoire auprès du président de la SNCF.

Ce nouveau lieu de mémoire fonctionnera en lien avec le Cercil - Musée Mémorial des enfants du Vel d'hiv. Installé à Orléans, il présente une exposition permanente sur les camps du Loiret et a été rattaché cette année au mémorial de la Shoah.

L'ouverture de la gare au public est prévue pour la fin 2020, au terme de deux ans de travaux.