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L'ancienne gare de Pithiviers devient un lieu de mémoire de la Shoah

8 000 déportés sont partis pour les camps d'extermination depuis Pithiviers. L'ancienne gare de la ville du Loiret devient un lieu de mémoire de la Shoah.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
La gare de Pithiviers, lieu de mémoire de la Shoah (11 juillet 2022) (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Une gare comme témoin de l'horreur nazie : le Mémorial de la Shoah doit inaugurer dimanche 17 juillet un nouveau lieu de mémoire dans l'ancienne gare de Pithiviers (Loiret), d'où sont partis huit convois pour Auschwitz-Birkenau. Il doit être inauguré dimanche à l'occasion des 80 ans de la Rafle du Vel d'Hiv (16-17 juillet 1942).

"Cette gare, c'est le lieu où l'évènement français devient génocide européen. (...) C'est un lieu de mémoire unique en France", a lancé Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, qui destine le lieu "principalement aux scolaires".

Huit convois sont partis de Pithiviers

Avec ce site de 400 m2, qui appartient toujours à la SNCF, le Mémorial souhaite "renforcer le travail" du Centre d'étude et de recherche sur les camps d'internement du Loiret (Cercil). "C'est une priorité face à la montée de l'antisémitisme, du racisme et des complotismes. (...) Il y a un travail à faire avec les élèves : quelles ont été les conséquences du racisme dans l'histoire ?", affirme Jacques Fredj.

Depuis la gare de Pithiviers, huit convois sont partis vers les camps d'extermination, pour plus de 8 000 déportés. Cette gare a ainsi été le deuxième site de déportation français après celui de Drancy (Seine-Saint-Denis). Au total, 16 000 juifs ont été internés dans les camps voisins de Pithiviers et Beaune-la-Rolande ente 1941 et 1943.

Une salle de la gare est consacrée à un reportage photo poignant, quasiment minute par minute, de la rafle dite "du billet vert", la première arrestation massive de juifs en France. La police française avait convoqué et arrêté 3 700 juifs étrangers le 14 mai 1941. Ils furent ensuite envoyés dans les deux camps du Loiret, avant de constituer le premier convoi vers Auschwitz-Birkenau en mars 1942, afin de vider les lieux avant les grandes rafles de l'été.

Des photos pour "ressusciter l'humain"

"Ce qui s'est passé ici est directement lié à la rafle du Vel d'Hiv" en juillet 1942, insiste Olivier Lalieu, le commissaire de l'exposition.

Une autre salle retrace "la litanie des huit convois" vers Auschwitz-Birkenau. Un par un, les trains s'affichent, avec les documents administratifs reproduits : rapports de police, de la préfecture, réquisition des gendarmes, préparation des wagons, etc. De quoi mettre en lumière le rôle des gares, "angle mort de la mémoire".

En face, sur des écrans géants, les photos des déportés assassinés se révèlent, train par train, détaille Olivier Lalieu, pour "ressusciter l'humain (...) derrière les chiffres".

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