Histoire : rencontre avec Jean Taquard, le dernier "Malgré-nous" de son village
On les appelle les "Malgré-nous" : des Alsaciens et Mosellans qui ont été forcés à intégrer l’armée allemande, lors de la Seconde Guerre mondiale. Mercredi 25 août marque le 80e anniversaire des décrets instituant l’incorporation de force de ces Français.
80 ans plus tard, Jean Taquard n’a rien oublié de son incorporation de force. Depuis Obernai (Bas-Rhin), il s’accroche à ses souvenirs. "Je ne peux plus bien m’exprimer alors j’ai écrit ça, tout le monde peut le lire", dit-il. Le 15 octobre 1942, Jean Taquard, âgé de 17 ans, est enrôlé de force au sein de l’armée allemande, lors de la Seconde Guerre mondiale. Il parcourt 18 000 km, de la Lettonie au Caucase. Les conditions sont terribles, le froid faisant parfois plus de mort que les combats.
"J’ai compris que c’était une victime"
Cela représente trois ans et quatre mois de sa vie, qu’il refuse de passer sous silence. "J’étais très fière de mon grand-père, qu’il soit rentré de la guerre, mais avec le temps j’ai compris que c’était une victime", raconte Raphaelle Taquard, la petite-fille de Jean Taquard. De retour en Alsace, Jean a fait carrière dans la banque, et s’est efforcé de garder la mémoire de ceux qui ne sont jamais revenus. Il sera le dernier "Malgré-nous" de son village à participer aux commémorations, jeudi 25 août.
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