500 affiches de Mai 68 vendues aux enchères cet après-midi à Paris
Quand Mai 68 fait le bonheur des collectionneurs, la maison Artcurial met en vente aujourd'hui (14h30) un lot de 500 affiches qui racontent le soulèvement de la jeunesse de l'époque. Ce fonds exceptionnel est l'œuvre du collectionneur privé, Laurent Storch qui a chiné et acheté certaines affiches uniques.
Reportage : F. Hovasse / P. Quiers / L. Kulimoetoke
Mai 68 a la côte
"Sois jeune et tais toi", "Il est interdit d'interdire", "CRS SS", "Sous les pavés la plage", "La police vous parle tous les soirs à 20h", tous ces slogans sont désoramais inscrits dans la mémoire collective. En découvrant cette exposition, le visiteur est immersion totale dans le mouvement populaire qui a définitivement changé la société française. Ces affiches sont d’authentiques témoignages, historiques sociaux et artistiques, de Mai 68. Un demi-siècle plus tard, les dessins de Mai 68 ont la côte. La plupart de ces affiches sont anonymes, mais certaines sont signées par des artistes sensibles au mouvement. Calder, Rancillac, Rougemont ou encore Alechinsky ont d'ailleurs reconnu après coup leurs œuvres. Certaines peuvent valoir plusieurs milliers d'Euros.Chronique quotidienne
Militants, révolutionnaires, artistiques, de nouveaux slogans et dessins de propagande fleurissaient chaque jour sur les murs et rendaient. "Les thèmes étaient choisis le matin, à midi on choisissait les affiches les plus intéressantes et à 18h, le comité révolutionnaire rassemblé en AG votait pour l'affiche retenue par rapport à la thématique évoquée", précise Laurent Storch. Sa collection provient de marchands et de particuliers qui les ont conservées, y compris du côté des CRS. Certaines sont assez courantes, mais il y en a une cinquantaine qu’on ne trouvera plus.La rue hurle des mots, les murs les affichent
Conçues collectivement par des artistes et des "idéologues", les affiches de sérigraphie au pochoir étaient diffusées sitôt qu'imprimées. Elles marquaient le pouls d'un mouvement qui aura duré un mois, entre le début mai et le début juin. La fronde s'étend à d'autres sujets de préoccupation de la société française de l'époque. Si les revendications de la jeunesse sont en première ligne, la politique, le chômage, l'environnement et le travail sont régulièrement à l'affiche.Atelier clandestin
La jeunesse se méfie des hommes politiques et du média d'Etat, la rue prend le pouvoir et des imprimeries clandestines s'organisent. L'atelier des Beaux-Arts est le principal fournisseur de cette iconographie.Dix affiches sont produites et imprimées chaque jour en plusieurs couleurs à 500 exemplaires. Dès mai 1968, des amateurs récupéraient les affiches directement auprès des colleurs, de façon à les garder en bon état.
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