Cet article date de plus d'un an.

Florence : admirez de très près les mosaïques du Baptistère de Saint-Jean pendant leur restauration

Les visiteurs pourront monter sur un échafaudage et découvrir de très près, les différentes mosaïques qui ornent le plafond du Baptistère Saint-Jean à Florence.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Le public pourra visiter les mosaïques du baptistère de Florence fin février 2023. (VINCENZO PINTO / AFP)

Les travaux de restauration du baptistère de Florence, un monument octogonal en face de la cathédrale, vont permettre aux visiteurs dès fin février 2023, d'admirer de près les magnifiques détails des mosaïques ornant son plafond, dont un diable à trois têtes ayant inspiré le poète Dante. Durant les six années de travaux, les touristes pourront escalader un échafaudage en forme de champignon spécialement conçu pour l'occasion et s'approcher ainsi des quelque 1 000 m² de mosaïques multicolores et dorées représentant des scènes bibliques.

Composé d'environ dix millions de tesselles - ces petits morceaux de marbre, verre et céramique formant la mosaïque - cette série de scènes est l'œuvre de trois générations d'artistes, dont Cimabue, considéré comme le peintre ayant formé Giotto. "Ce sera la première fois, et j'espère la dernière, que le public pourra voir ces mosaïques d'aussi près, parce cela signifiera que la restauration est un succès", explique à l'AFP Samuele Caciagli, l'architecte responsable de ce projet.

Ce trésor du monument où le père de la littérature italienne Dante Alighieri (1265-1321) a été baptisé en 1266 avait été restauré pour la dernière fois il y a plus d'un siècle, entre 1898 et 1907. Mais "aujourd'hui, il y a des fissures dans chaque section (du dôme) ainsi que des morceaux qui se détachent de la surface", déplore Beatrice Agostini, qui supervise l'équipe de restaurateurs.

Le montant total des travaux du baptistère s'élève à 10 millions d'euros. (VINCENZO PINTO / AFP)

Satan à cornes 

Depuis 2014, le monument dans son ensemble fait l'objet d'un lifting pour un montant total de 10 millions d'euros. Les travaux sur les parois intérieures en marbre vert et blanc se sont achevés l'an dernier. L'échafaudage pour atteindre le plafond doit sa forme particulière de "champignon" à la nécessité de laisser suffisamment d'espace pour ouvrir les portes du baptistère au million de visiteurs venant chaque année admirer le plus ancien édifice religieux de Toscane.

Une tour centrale conduit donc à une structure de 630 m² divisée en huit niveaux et dissimulée par un faux-plafond de tissu. À partir du 24 février, les visiteurs pourront se rendre sur la plateforme à 30 mètres de hauteur et se retrouver face à face avec un Christ majestueux, des chérubins mais aussi des moines et des monstres terrifiants.

Un Satan à cornes dévorant trois pécheurs à côté d'un homme nu rôtissant sur une broche aurait inspiré Dante pour sa représentation de l'enfer dans sa fameuse "Divine Comédie". Les mosaïques ont souffert d'infiltrations d'eaux pluviales et été endommagées par la grande inondation de 1966 et les séismes ayant touché la région. Les restaurateurs ont commencé mercredi à cartographier une par une les tesselles quadrangulaires, mesurant de 5 à 20 mm de côté, après les avoir délicatement dépoussiérées.

"Petits secrets" 

Grâce à des outils de haute précision recourant à l'imagerie thermique et aux ultrasons, ils pourront "recoller" les tesselles menaçant de tomber et boucher les fissures avant de "procéder au nettoyage pour enlever la crasse assombrissant les mosaïques en leur ôtant leur brillance naturelle", détaille Beatrice Agostini. La restauration de ces œuvres fragiles devrait coûter à elle seule 4,5 millions d'euros.

Les origines du baptistère de Florence, cité dans le thriller de Dan Brown Inferno, font l'objet de débats chez les experts. Nombreux sont ceux qui pensent qu'il s'agissait à l'origine d'un temple dédié au dieu romain Mars. La structure du monument dans sa forme actuelle a été achevée en 1128. La pose des mosaïques sur le dôme a commencé en 1225, mais il a fallu 70 ans pour en couvrir entièrement les huit segments. Les restaurateurs espèrent que ce travail pourra "révéler davantage des petits secrets que ce baptistère extrêmement énigmatique dissimule", souligne Beatrice Agostini.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.