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Feuilleton : 1000 ans et 1001 secrets de la cathédrale de Strasbourg

A l’occasion du 1000e anniversaire du début de la construction de l’édifice, France 2 nous invite tout au long de la semaine a découvrir, jour après jour les secrets nombreux et mystérieux de cette cathédrale.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
La cathédrale de Strasbourg au soleil levant
 (France 2 )
Reportage : S. Lafuente, J-P. Pasteur, F.Rudolf
1er épisode : La quiétude de l’aube
Chaque matin, il est le 1er arrivé. Il n’est pas encore 7 heures et Dominique allume les lumières et ouvre les portes. Il prépare "sa" cathédrale à accueillir les visiteurs. Ils sont 4,5 millions chaque année. Aussitôt après lui, arrive, alors Michel Wackenheim, le curé, qui va dire la première messe à l’intention de quelques fidèles.
Il est 7 heures, Dominique se prépare à ouvrir la cathédrale
 (France 2 )
Ainsi, tout au long de la journée, les visites succèdent-elles aux visites, par groupe ou individuelles. Beaucoup viennent allumer un cierge ou une petite bougie pour demander une intercession divine en faveur de proches en difficulté ou malades, nombreux sont ceux qui achètent aussi des livres, des CD ou des souvenirs, mais, confie Clément, quelle que soit leur origine, leur culture ou leur religion, les visiteurs se laissent presque tous tenter non pas par le Diable mais par … les petits anges gardiens !
Tout cela est bon pour les finances de la cathédrale.
La mascotte de la cathédrale

Quand on entre dans la cathédrale de Strasbourg, on ne sait pas d’abord où  poser son regard car tout peut retenir l’attention. Le volume de la nef bien sûr, 2e édifice gothique le plus important avec 16,40m de large d’un pilier à l’autre. C’est peut-être aussi l’horloge astronomique et la ronde de ses automates. A moins que ce ne soit la rosace, large de 13,70m et dont les couleurs sont censées représenter l’univers.

La rosace de la cathédrale, 13,70m de diamètre
 (France 2 )

Mais le plus surprenant est sans aucun doute le fameux rayon vert que l’on ne peut voir qu’en mars et septembre, au moment des équinoxes. Aux environs de midi, le soleil passe par un vitrail – vert- et va frapper le Christ en croix sur la chaire. Avec le déplacement du soleil, le rayon vert éclaire successivement différents personnages dont le dernier est un pélerin endormi qui n’attend pour se réveiller que la lumière de la connaissance… Symbolisme des cathédrales !

Le petit chien de Geiler
 (France 2 )

Sur cette chaire se trouve aussi un petit chien. Il représente, parait-il, celui du prédicateur Geiler qui avait un chien de chasse. Jusqu’au Concile de Trente, les animaux, créatures de Dieu, étaient acceptés dans les églises. Le petit chien est depuis la mascotte de la cathédrale et tous les visiteurs vont conjurer le mauvais sort en allant caresser le museau de ce petit chien de grès, ce qui en explique l’aspect parfaitement lustré.

Un peu d’histoire…
Ici, pour remonter le temps, il faut descendre dans les profondeurs de l’édifice. En jui dernier des archéologues ont découvert un bassin. Ils sont parvenus à déterminer qu’au commencement, aux environs de 300 ap. JC, était un camp romain.
Les chercheurs ont fait appel aux  élèves-ingénieurs de l’INSA, une école strasbourgeoise de topographie. A partir de relevés du sous-sol et de tout le bâtiment jusqu’au toit, ils ont effectué une modélisation qui permet de comprendre l‘évolution de l’ensemble de la structure.
Mais le sous-sol ne sera jamais ouvert au public.
Les fondations de la cathédrale
 (France 2 )

C’est là pourtant qu’on trouve les fondations dont on fête cette année le millénaire.
En 1370, le plan de la cathédrale est presque identique à celui qu’on connait aujourd’hui. De romane l‘église est devenue gothique.
La flèche date de 1439. Mais elle restera unique car à cette époque, l’instabilité sociale et politique et le manque de moyens font que l’on ne pourra jamais réunir la somme nécessaire à l’édification  de cette deuxième flèche. Ce qui explique la silhouette si particulière de la cathédrale de Strasbourg.

Une silhouette particulière...
 (France 2 )


Les tailleurs de pierre

Du sol, on a l’impression que la cathédrale de Strasbourg est constamment en travaux. 1.000 ans après ses premières fondations et 700 ans après la construction de la flèche, le temps a fait son œuvre mais aussi la pollution qui érode régulièrement les pierres.
Un chantier qui doit durer 4 ans a été entrepris pour la réfection du transept sud, berceau gothique de l’édifice.
Inspection régulière de l'avancement des travaux selon les règles
 (France 2 )
Un architecte des bâtiments de France, chef de chantier visite régulièrement le site pour surveiller l’avancement des travaux.
La cathédrale de Strasbourg compte des centaines de statues plus ou moins visibles mais qui, toutes, sont porteuses de sens. Aucune d’elle n’est là "pour faire joli" ou parce que le sculpteur de l’époque a eu "envie de la faire comme ça".
Une statue, digne précurseur d'un personnage de science-fiction
 (France 2 )
Le grès rose dont elles sont faites est facile à tailler mais s’érode aussi plus facilement. Il est donc indispensable de les refaire.
C’est le travail des sculpteurs et des tailleurs de pierre qui travaillent à partir de gabarit établis par des ouvriers spécialisés.
Strasbourg est la seule cathédrale de France à posséder ses propres tailleurs, héritage d’une ancienne tradition médiévale. Avec l’œuvre Notre-Dame au sein de laquelle ils travaillent, les tailleurs de pierre poursuivent la tâche commencée au Moyen-Age et continuent de délivrer le message ésotérique des bâtisseurs…
Mystérieuse gargouille...
 (France 2 )
 
 

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