Exaltante et fascinante, la vitesse au cœur d'une exposition au château de Compiègne
La vitesse et l’ivresse qu’elle procure est à l’honneur au Musée national de la voiture du château de Compiègne, avec une cinquantaine de véhicules exposés mais aussi des œuvres d’art.
Premier musée de l’histoire dédié à la locomotion, créé en 1927, le Musée national de la voiture du château de Compiègne (Oise) accueille jusqu’au 28 mars l’exposition Vitesse qui s’intéresse à la fascination éternelle de l’homme pour "l'art d'aller vite" et l’adrénaline que cela provoque.
Si elle a conduit les chercheurs et ingénieurs à mettre au point des technologies de plus en plus innovantes, la vitesse a aussi inspiré les artistes et créateurs de toutes sortes. L’exposition regroupe une cinquantaine de véhicules hippomobiles et automobiles, des cycles, mais également une centaine d’estampes, dessins, peintures et sculptures.
Du char romain aux voitures de course
Le contraste est parfois saisissant entre les décors Empire du château et les pièces exposées. Cela va du char romain jusqu’aux véhicules de record les plus récents à l’image de cette réplique de la Venturi, la voiture électrique la plus rapide au monde, chronométrée à 549 km/h en 2016.
Calèches, vélocipède à vapeur, motos, vélos, calèches, voitures de course avec des modèles qui feront rêver les collectionneurs : Ferrari 166mm, Bugatti 35C, une Maserati 250F, une Talbot Lago T26C et une Mercedes Benz W 154... "C’est une présentation assez exceptionnelle", souligne la co-commissaire de l'exposition, Maria-Anne Privat.
Cette exposition permet d’élever ces objets au rang de véritables objets d’art tant par leur design, leur esthétique que leur couleur.
Maria-Anne Privatcommissaire de l'exposition
Et même si on n’est pas un passionné de voitures, c’est ce qu’on ressent devant une Ferrari 166 MM Barchetta ou devant ce traîneau de l'impératrice Joséphine, en bois peint en vert et doré, orné d’un aigle, de deux griffons et d’une statuette figurant la déesse Hébé et à la caisse garnie de velours vert. D’après le directeur du château, Rodolphe Rapetti, "c'est probablement l'un des plus beaux traîneaux qui existe au monde".
Il témoigne du goût de l’impératrice pour la vitesse et les courses de traineau dont elle aimait divertir ses invités dans ses châteaux de Malmaison et de Navarre. Courses dont sa première femme de chambre fit les frais, "avec une jambe cassée et beaucoup de douleurs", raconte Maria-Anne Privat.
Rob Roy, dessinateur de la vitesse
L’exposition permet aussi de découvrir les toiles de Robert de la Rivière (1909-1992), plus connu sous le pseudonyme de Rob Roy. Ce natif des Landes était un aquarelliste et illustrateur autodidacte passionné de voitures et de course automobile. A une époque où la photographie ne permettait pas encore de saisir la vitesse, Rob Roy fut l’un des dessinateurs de presse automobile les plus importants des années 1920 jusqu’aux années d’après-guerre.
Grâce aux enfants de l’artiste, le château de Compiègne a reçu un fonds important composé d’une trentaine d’œuvres graphiques, de plus de 150 dessins et esquisses, de carnets de croquis et de dessins pour la presse. "Mon père s’imprégnait de l’ambiance, des odeurs, raconte son fils, Hubert de la Rivière. Dans ses dessins, on sent presque le ricin, cet additif qu’on met dans l’essence pour rendre la voiture plus performante. Son coup de crayon est tel que quand on voit une roue, elle tourne !”
A côté des travaux de Rob Roy, on trouve aussi des photographies de Jacques-Henri Lartigue. Au total, près de 77 œuvres graphiques qui contenteront ceux et celles qui ne sont pas des amoureux de mécanique pure. Une bonne raison d’aller visiter l’expo en couple ou en famille !
Exposition "Vitesse"
jusqu'au 28 mars 2022
au Musée national de la voiture du château de Compiègne
Place du Général de Gaulle
60200 - Compiègne
Tous les jours sauf le mardi
Du 2 novembre au 14 mars : 10h – 16h30
Du 15 mars au 1er novembre : 10h – 18h
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