Éthiopie : l'Unesco s'inquiète pour la cité monastique de Lalibela menacée par les conflits armés dans la région
La ville de Lalibela, dont les églises chrétiennes orthodoxes taillées dans la roche appartiennent au patrimoine mondial de l'Unesco, a été prise jeudi 5 août par les forces rebelles du Front de libération du peuple du Tigré. L'organisation de l'ONU s'inquiète de l'extension du conflit.
L'Unesco a exprimé son inquiétude pour le site de Lalibela, en Éthiopie, après la prise de la ville par les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). "L'Unesco est sérieusement préoccupée par la protection du site du #PatrimoineMondial des Églises creusées dans le roc de #Lalibela ( #Éthiopie), suite aux rapports faisant état de l'extension du conflit", a tweeté mardi 10 août l'organisation de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture, basée à Paris.
Lalibela, ville emblématique de la région Amhara, célèbre pour ses églises taillées dans le roc, a été prise jeudi 5 août par les forces rebelles de la région en guerre du Tigré, qui ont avancé dans les régions voisines. Face à la progression du TPLF, l'Éthiopie a menacé de déployer "sa capacité totale de défense".
L'@UNESCO est sérieusement préoccupée par la protection du site du #PatrimoineMondial des Églises creusées dans le roc de #Lalibela (#Éthiopie), suite aux rapports faisant état de l'extension du conflit.
— UNESCO en français (@UNESCO_fr) August 10, 2021
Déclaration complète : https://t.co/eTr3QR5mHy #ProtégerLePatrimoine pic.twitter.com/GAWbYtcO9B
Une zone de "pélerinage, de dévotion et de paix" à protéger
Dans un communiqué publié dès le vendredi 6 août sur son site, l'Unesco avait appelé "à s'abstenir de tout acte qui pourrait exposer à des dommages" ce lieu de "pèlerinage, de dévotion et de paix", et demandé "que toutes les précautions nécessaires soient prises pour empêcher toute tentative de pillage et de saccage des biens culturels situés dans cette zone".
"Les onze églises rupestres monolithiques médiévales de cette "nouvelle Jérusalem" du XIIIe siècle sont situées dans une région montagneuse au cœur de l'Éthiopie, à proximité d'un village traditionnel aux habitations de forme circulaire. Haut lieu du christianisme éthiopien, le site des Églises creusées dans le roc de Lalibela a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1978", rappelle l'organisation.
Onze églises taillées dans la roche
Les églises de Lalibela sont uniques et sont situées sous le niveau du sol, entourées de profondes douves sèches. Seuls leurs toits sont visibles depuis la surface. Les cours entourant ces lieux de culte extraordinaires ne sont accessibles que par des escaliers et des tunnels. Formées d'un seul bloc, elles regorgent d'ornements et de fenêtres sculptées en forme de croix.
Lalibela tire son nom du roi Gebre Mesqel Lalibela dont la légende veut qu'il ait fait construire onze églises avec l'aide d'anges après que Dieu lui eut ordonné d'édifier une "Nouvelle Jérusalem". Située à 680 km d'Addis-Abeba, Lalibela est une destination populaire auprès des touristes étrangers et des orthodoxes éthiopiens. La religion orthodoxe est la plus pratiquée dans le pays.
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