Dans les pas de Gianni Crea, le gardien des clés du Vatican
Gianni Crea est inconnu du grand public et pourtant, cet italien de 46 ans joue un rôle primordial au sein du Vatican. Gianni est le "clavigero", le gardien des clés. Chaque jour, armé d'un trousseau de 2797 clés, il ouvre toutes les portes vaticanes dont celles de la Chapelle Sixtine. Une merveille qu’il peut contempler seul. Un privilège rare qu'il a partagé avec une équipe de France 2.
Il y a vingt ans, Gianni Crea était un jeune étudiant en droit, connu pour sa discrétion, son sérieux et sa moralité. Trois qualités qui ont poussé le curé de sa paroisse à lui proposer de devenir gardien auxiliaire à la Basilique Saint-Pierre en échange de la prise en charge de ses études. Gianni n’est pas devenu magistrat mais il a décroché un poste qui suscite bien plus de convoitise : il est le gardien en chef des clés du Vatican.
Reportage : A. Mikoczy / F. Crimon / C. Billi
Sa mission est simple et commence chaque jour à 5h30 : avec son trousseau de 2797 clés et une équipe de 10 clavigeri, il vérifie 1400 pièces. Privilège de cette mission : il a accès à tous ces lieux au moment où ils sont désertés par les touristes Quand on sait que chaque année, 18 millions de touristes et de pèlerins visitent le Vatican et que la seule Chapelle Sixtine voit défiler 20 000 visiteurs par jour, on mesure la chance de Gianni !
Seul dans la Chapelle Sixtine
Loin de la foule, il peut contempler à loisir l’œuvre de Michel-Ange, des scènes du Livre de la Genèse peuplées de 300 sujets qui mettent en avant la beauté et la complexité du corps humain.
Ici, nous sommes au centre de l’histoire de l’art et du christianisme. Et puis la Chapelle Sixtine, c’est aussi le siège du Conclave qui élit le Pape depuis 1492 ».
Sillonner les salles des douze musées du Vatican et côtoyer tant de beauté a rendu Gianni esthète : "Chaque statue a sa propre expression et c’est un honneur de donner vie avec ma lumière à ses œuvres sublimes" confie t-il.
Inutile d’envoyer votre CV au Vatican pour postuler comme clavigero : ce n’est pas un métier, c’est une mission. Et c’est l’Eglise qui choisit ceux qui la mèneront.
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