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Dix-huit œuvres du patrimoine mexicain exposées à Paris avant d'être restituées à leur pays d'origine

L'ambassade du Mexique en France a exposé dix-huit oeuvres, dont une poterie maya et des statuettes de l'ouest du Mexique, qui ont été récemment restituées à ce pays. Depuis deux ans, le Mexique a entrepris de récupérer ce patrimoine présent dans des collections privées du monde entier. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des touristes devant le temple de Kukulcan, situé sur le site de Chichén Itzà au Mexique (ARTUR WIDAK / NURPHOTO)

Dix-huit oeuvres, dont trois figures en argile datant de la période classique mésoaméricaine (100-700 après Jésus-Christ), mais aussi huit poteries dont un bol en argile réalisé dans le haut plateau central au cours de la période préclassique tardive mésoaméricaine (200 avant Jésus-Christ - 200 après Jésus-Christ) ont été exposés le lundi 20 décembre à l'ambassade du Mexique à Paris, avant de retourner dans leur pays d'origine. Ces oeuvres ont été récemment restituées au Mexique, notamment par une famille de collectionneurs installée en France.

Diana Filiu Chaparro, issue de cette famille de collectionneurs, a restitué à l'ambassade 16 pièces. Deux autres objets ont été remis de manière anonyme à l'ambassade le 15 novembre dernier.

Récupérer le patrimoine historique

Depuis deux ans, le Mexique a entrepris de récupérer le patrimoine historique présent dans des collections privées du monde entier.

"Le patrimoine culturel d'un pays n'est pas à vendre. Ces biens sont très importants pour la culture et l'identité mexicaines", a déclaré à l'AFP Ingrid Arriaga, chargée des expositions et pédagogies de l'Institut culturel du Mexique en France.

"Ce sont des pièces qui n'ont pas été achetées, mais qui ont été données. Cette donation est le fruit de toute une campagne menée par le gouvernement mexicain pour récupérer des pièces qui nous permettent d'en connaître davantage sur le patrimoine archéologique du Mexique", a expliqué Mme Arriaga.

Un mur juridique pour le Mexique

Dans sa quête de ces oeuvres historiques, le Mexique est confronté à un mur juridique. Selon la loi française, c'est au Mexique de prouver que la pièce a été obtenue de manière illicite. Mais "difficile de tracer des pièces dont la plupart ont été trouvées et sorties du Mexique au début du XXème siècle", fait remarquer Mme Arriaga.

Des demandes d'annulation de ventes aux enchères

Fin octobre, l'ambassade du Mexique avait exigé l'annulation d'une vente aux enchères organisée par la maison Christie's à Paris. Malgré le soutien de quatre autres pays latino-américains concernés, 136 pièces - dont une hache maya - ont été vendues le 10 novembre, rapportant plus de 3 millions d'euros.

En place depuis fin 2018, l'actuel gouvernement mexicain se félicite d'avoir rapatrié 5.800 objets d'art pré-hispaniques. Ces objets sont exposés dans les nombreux lieux culturels du pays, à commencer par le célèbre musée d'Anthropologie de Mexico, qui abrite jusqu'en février une exposition intitulée La Grandeur du Mexique.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, est en visite au Mexique lundi et mardi et doit visiter cette exposition, qui présente une trentaine de pièces prêtées par des musées français dans le cadre des commémorations du Bicentenaire de l'Indépendance mexicaine.

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