À Strasbourg, cinq momies égyptiennes d'animaux vont livrer leurs secrets grâce aux rayons X

Chat, faucon, poisson : cinq momies datant de l'Égypte antique sont actuellement radiographiées dans une clinique spécialisée. Cette collection tout à fait unique provient de l'université de Strasbourg.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les cinq momies d'animaux sont confiées à une clinique vétérinaire de Strasbourg. (FRANCE 3 GRAND EST)

Elles sont les stars du moment : cinq momies égyptiennes d'animaux sont actuellement étudiées par une clinique vétérinaire de Strasbourg. Selon l'inventaire, elles pourraient contenir un poisson, des chats, un ibis et un faucon. Vétérinaires, égyptologues et radiologues participent à cette analyse inédite afin d'en percer toutes les énigmes.

Pour la première fois, ces trois spécialités collaborent, pour décrypter le contenu de ces cinq momies animales issues de la collection de l’université d’égyptologie de Strasbourg. "Notre travail consiste à essayer de reconstituer les gestes qui ont été posés par les spécialistes égyptiens anciens qui ont fabriqué ces momies", explique le professeur Frédéric Colin, conservateur de la collection égyptienne de l'université de Strasbourg.

sous les rayons X d'une clinique vétérinaire de Strasbourg.
Cinq momies animales égyptiennes vont livrer leurs secrets sous les rayons X d'une clinique vétérinaire de Strasbourg. (FRANCE 3 ALSACE / M. Lang-Bouvet / N. Meyer / I. Hassid)

Embaumées dans des bandelettes, les petites momies dites votives sont arrivées à la clinique AgoraVet, l’un des rares établissements vétérinaires dotés du scanner nécessaire à l’analyse de ces animaux momifiés. Une à une, ces momies qui datent de plus de 2 000 ans sont scannées et se révèlent grâce à l'imagerie médicale. Pour les chercheurs, les rayons X permettent de déterminer ce qui se cache sous les bandelettes sans avoir à les ouvrir.

Comment et pourquoi ont été réalisées ces momies ?

Première à passer dans le scanner, une momie qui s'apparente à un poisson. "On voit la bouche du poisson, donc on est à peu près sûr qu'il s'y trouve", déclare le professeur Frédéric Colin. Verdict de l'imagerie : "L'animal est entier, on voit le squelette, la peau, les arêtes. Le plus intéressant est de savoir comment elle est momifiée et comment elle est conservée, et ensuite, on va aller plus loin dans l'interprétation avec les vétérinaires", explique le radiologue Samuel Merigeaud.

Le deuxième examen s'avère plus complexe. À première vue, les spécialistes penchaient pour une momie de chat. Mais une fois passées sous les rayons X, ils découvrent des fragments d'animal. "Dans un même paquet, on a un os qui est très long, mais qui proportionnellement au reste ne semble pas correspondre. Donc la question se pose sur l'espèce, soit un chat sauvage, soit un mélange de plusieurs animaux", analyse le vétérinaire Xavier Ferreira.

Dans les semaines qui viennent, les experts vont dater précisément les momies au carbone 14 et probablement réaliser des prélèvements ADN. Le résultat de l'étude permettra une datation précise des cinq momies animales de l'université de Strasbourg et surtout d'approfondir la connaissance sur les rites religieux de la civilisation égyptienne.

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