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A Pompei, une "boulangerie-prison" mise au jour sur le site de la cité antique

Il y a deux mille ans, à Pompéi (Italie), des esclaves et des ânes étaient enfermés pour moudre le grain en vue de produire du pain, ont conclu les archéologues après avoir mis au jour ce qu'ils appellent "une boulangerie-prison".
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
La "boulangerie-prison" découverte par les archéologues sur le site antique de Pompei (Italie), le 8 décembre 2023. (HANDOUT / POMPEII ARCHAEOLOGICAL PARK VIA AFP)

Des esclaves enfermés avec des ânes aux yeux bandés : dans la cité antique de Pompei (près de Naples, en Italie), détruite en l'an 79 par l'éruption du Vésuve, les archéologues ont découvert lors d'excavations dans une maison "une pièce étroite sans vue extérieure, dotée de petites fenêtres avec des barreaux en fer pour laisser passer la lumière". C'est ce qu'a annoncé samedi le site dans un communiqué.

La maison, en cours de rénovation, était "divisée - comme c'est souvent le cas - en un secteur résidentiel orné de fresques raffinées et une zone de production destinée ici à la fabrication du pain", ajoute le communiqué. Dans l'une des pièces de la boulangerie, trois squelettes avaient déjà été retrouvés ces derniers mois, confirmant que la maison était habitée.

Des eslaves pour produire du pain

Les archéologues ont conclu qu'ils avaient mis au jour une "boulangerie-prison, où les esclaves et les ânes étaient enfermés et exploités pour moudre le grain nécessaire à la production du pain". Les recherches ont aussi révélé la présence de "gravures au sol pour coordonner le mouvement des animaux, obligés de tourner pendant des heures avec les yeux bandés".

Sur le site antique de Pompei (Italie), les archéologues ont mis au jour une "boulangerie-prison" comprenant "des gravures au sol pour coordonner les mouvements des ânes, obligés de tourner pendant des heures avec les yeux bandés". (HANDOUT / POMPEII ARCHAEOLOGICAL PARK VIA AFP)

"Il faut imaginer la présence de personnes au statut servile dont le propriétaire a ressenti le besoin de restreindre la liberté de mouvement", a souligné le directeur du site de Pompéi Gabriel Zuchtriegel dans un article scientifique.

"C'est l'aspect le plus choquant de l'esclavage antique, celui dépourvu à la fois de relations de confiance et de promesses d'affranchissement, où on était réduit à la violence brutale, une impression entièrement confirmée par la sécurisation des fenêtres avec des barreaux de fer."

La cendre volcanique crachée il y a 2000 ans par le Vésuve s'est sédimentée sur la plupart des habitations de Pompéi, ce qui a permis de les préserver presque intégralement, tout comme nombre des corps des 3.000 morts que causa la catastrophe. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Pompei est la deuxième destination touristique la plus visitée d'Italie après le Colisée de Rome.

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